La soirée des découvertes

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Nathaniël passa, pour une première fois en deux sommeils supposés réparateurs, un moment calme et effectivement réparateur. Dans le noir de son inconscience bienveillante, il en ressentait rien, ni douleur, ni fatigue, ni sentiment, absolument rien sauf une impression de flotter dans un vide infini. Une impression pas si désagréable que ça si on pensait à ce qu’il venait de vivre, tous les états par lesquels il était passé en moins de quarante-huit heures. Bref, il flottait dans un vide infini, sans destination, sans point de repères, sans personne.

À quelques reprises, il se réveilla, ouvrant les yeux quelques secondes pour tout de suite après les refermer et replonger dans son abysse noir et sans fond. Son corps et son esprit cherchaient un tant soit peu à récupérer de tous les événements passés. Il se sentait bien, au chaud dans les couvertures, étendu sur une surface moelleuse, sans personne ne le menaçant autour de lui. C’était l’ambiance parfaite à sa récupération et guérison.

Enfin, après ce qui parut être des jours, mais, en réalité, ne fut que quelques heures, il ouvrit de nouveau, peut-être la quatrième ou cinquième fois, les yeux, mais les garda ouverts cette fois. Bon, il cligna des yeux un moment pour s’habitué à la lumière tamisée, mais il garda les yeux bien ouvert. Sa tête lui faisait un peu mal et sa blessure à l’abdomen aussi, mais sinon la sensation de vertige et mal de cœur semblaient s’en être allées tout comme sa fièvre. Bougeant un peu, le jeune homme s’assit dans le lit, regardant devant lui, perdu dans le décor et dans ses pensées.

Gabriele était-il toujours dans la maison? L’avait-il laissé seul? Allait-il lui demander de foutre le camp maintenant qu’il allait un peu mieux? Est-ce qu’il devait s’excuser de ses agissements puérils mais fondés? Nathaniël ne savait pas vraiment quoi penser... En fait, il avait trop de chose à penser pour que son esprit soit cohérent. Finalement, après un moment de réflexion, le Corbeau décida d’attendre, d’écouter et de voir selon ce qui arriverait.

Cela lui avait semblé des heures aux longueurs déternité, mais il n'avait rien fait d'autre que s'entraîner. Peu à peu, chaque cible détruite représentait une dose de rage évacu, jusqu'à ce que tout le trop plein aie disparu, pour quelques temps du moins. Ce serait bien plus facile d'accumuler à l'infini, et au moins il pouvait se changer les idées. De temps en temps néanmoins, il s'était arrêté, à l'écoute des bruits de la maison, et, n'entendant rien, avait recommençé.

Plus de la moitié de la journée etait passée, et il avait bien fini par dénuder son torse afin de ne pas utiliser sa chemise comme une éponge. Elle gisait, trempée, au sol, dans un coin, sous des débris de bois. Parfois, la pointe du fouet l'avait éraflé et il ne s'était pas donné la peine de refermer les plaies, n'en sentant pas l'utilité. Jusqu'à ce qu'il sente qu'il était prêt à affronter le caractère borné de son cher frère, il continua, avant de rouler le fouet, le passer à sa ceinture, et de remonter, suant assez pour que sa peau luise étrangement, éraflé de partout, mais particulièrement apaisé.

En remontant, il se rendit compte d'un changeamnt dans l'atmosphère, et sourit. Il monta l'escalier pour aller voir la santé de Nathaniël et mit une main sur l'encadrement de la porte, s'y appuyant un peu.

"Bien dormi, Nathaniël?"

Sa phrase était presque douce, malgré l'effort évident qu'il entretenait afin de calmer sa respiration et parler correctement.

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Le temps passa lentement, peut-être une heure, peut-être moins avant qu’il ne distingue le bruit de pas dans les escaliers. Ce devait être Gabriele, puisqu’il se doutait que personne d’autre n’était entrer dans la demeure pendant sa perte de conscience. Nathaniël se doutait aussi que son frère n’était finalement pas sorti de la maison, puisqu’il n’y avait eu aucun bruit de porte ouverte et fermée précédent ceux de l’escalier.

Le regard tourner vers le cadre de la porte, le jeune homme vit le mutant arrivé et s’arrêter dans l’encadrement, s’y appuyant. Ses yeux détaillèrent l’homme cherchant des indices sur ce que celui-ci avait bien pu faire durant son sommeil. À l’allure qu’il avait et à la sueur qui recouvrait son corps, Nathaniël se trouva persuadé que l’homme s’était défoulé... Les éraflures sur son corps le lui confirmèrent ainsi que l’informèrent que ce défouloir était assez dangereux... Enfin pour les cibles de la colère du mutant.

Une fois son évaluation terminé, il releva son regard de nuit et l’encra dans celui de son cadet. Les mots que celui-ci prononça, résonnèrent dans la pièce. Il remarqua aussitôt l’effort que faisait Gabriele pour parler un tant soit peu doucement face à lui. Un sourire amusé vint remplacer celui neutre qu’il abordait jusqu’à là.

-Parle moi sans te retenir Gabriele... Je n’ai pas peur de ta colère... Je suis un homme faible comparer à toi, mais j’assume les conséquences de mes actes et si ceux-ci t’ont mis en colère ne te gène pas...

Il avait parler d’un ton calme, serein. Ce sommeil récupérateur lui avait remis les idée en place. Oui, il avait d’énormes et de lourdes tâches sur les bras, mais il les réglerait les unes après les autres lorsque le moment serait opportun à cela. Pour le moment il devait affronter son frère.

-Mais oui... J’ai bien dormi si l’on peut considérer être inconscient et flotter dans un vide sans fond dormir...

Sans rompre le contact visuel, le jeune homme bougea pour se mettre en position assise sur le rebord du lit. Ses jambes touchaient maintenant le plancher. S’il le désirait, il pouvait se lever, mais n’étant pas un fou... Enfin pas totalement... le Corbeau ne bougea pas sachant que se ne serait que vaine tentative. Il resta ainsi, assis, attendant que son frère reprenne la parole.

Gabriele haussa élégamment un sourcil et d'un geste inconscient, fit disparaître une à une chacune des éraflures, les refermant rapidement. Sans tout de usite répondre à son cher frère, il traversa la pièce pour aller à la salle d'eau attenante et y prit une serviette, qu'il mit autour de son cou pour absorber une partie de sa transpiration, les mains dans les poches.

-Je n'ai rien à dire, Nathaniël. Et encore moins maintenant. Et je en souhaite à personne de vouloir essuyer mes propos sous le joug de la colère. Pas même au dernier humain au monde.

Le mutant avait dit cela d'un ton égal et entreprit de s'appuyer contre le mur, juste en face de son frère, enfin, celui qui partageait la base de son sang.Et si par certains aspects ils pouvaient paraître semblables, le mutant songeait à quel point ils étaient différents, comme séparés par un profond précipice qui s'apellait MUTATION.

-Je considère conc que tu as bien dormi, car nul sommeil n'est meilleur que celui dont on a pas conscience. Du moins pour les humains, j'entends. Veux-tu quelque chose à boire, ou à manger?

Il avait posé la question commùe si de rien n'était, comme si c'était normal, et dans un sens, c'aurait presque pu l'être. Même si ca ne l'était pas. Pas totalement.

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Nathaniël ne lâchait pas du regard son frère. Celui-ci entreprit de faire disparaître ses éraflures avant de s’en aller dans la salle d’eau se prendre une serviette. Revenant il lui dit des mots qui lui firent lever un sourcil curieux. Son sourire redevenant celui doux qu’il avait l’habitude de présenter, le jeune homme pris la parole.

-Et bien fais comme tu le voudras, mais saches que je ne crains en rien tes propos sous le joug de la colère. Dans le pire des scénarios tu ne feras qu’achever ma vie ce qui m’est bien égal si c’est toi...

Détournant son attention, il leva une main devant ses yeux en fronçant les sourcils soucieux. Soupirant il finit par fermes ses paupières. Sa vue reprenait son état lamentable à son bon vouloir, sans lui laisser la moindre chance de protestation.

-Tout ça pour dire que je préfère t’entendre me parler en face sur le moment peu importe tes émotions du moment que de te parler au travers d’un masque froid...

Secouant négativement aux deux questions, il ne fit que tendre la main souriant toujours. Les yeux toujours fermé pour s’éviter l’affligeante vue qui s’offrirait à lui, un monde embrouillé et flou, sa voix s’éleva une troisième fois.

-Puis-je te demander ton aide pour me rendre aux toilettes... Je ne crois pas être assez fort pour me maintenir debout d’ici jusqu’à là sans faire une chute... Mais ne te sens pas obligé... Dans le cas de ton refus je trouverai bien un moyen de me rendre...

Gabriele sourit mais ne dit rien de plus à son frère, qu'il essayait pourtant de ne plus considérer ainsi. Cela pouvait paraître étrange mais il n'avait pas envie d'une nouvelle dispute, cela lui volait trop d'énergie et il ne voulait pas s'épuiser pour rien, ou si peu. il choisit donc l'opacité plutôt que la transparence et laissait planer le mystère plutôt que de s'avancer en terrain miné.

"Pas de problème, je vais t'aider."

Il négligea totalement de référer aux précédentes phrases de son frère.Il fit glisser la serviette sur une épaule et s'approcha de Nathaniël pour l'aider, lui offrant son épaule comme appui s'il le voulait, avec obligeance.

"Il arrive parfois qu'on passe de sujet d'expérimentation à quelqu'un à qui on tient..."

(heureusement que je fais du babysitting -_-)