La soirée des découvertes

Gabriele n'avait rien manqué du spectacle, ces cicatrice étranges qui apparaissaient, il les avait vue,s mais ne se posait pas de question à leur sujet. C'était la vie de Nataniël, il la menait comme il l'entendait, et même sa curiosité habituelle n'avait pas son mot à dire là dessus. Il n'était pas intervenu et ne parlerait pas de ce sujet, classant celui-ci comme faisant partie du 'mystère Nathaniël'. Il attendit simplement son réveil pour s'assurer de son état mental, plutot que physique.

"Tu dors depuis 9 heures. Je suis réveillé depuis deux heures trente, et c'est environ autant de temps qu'à duré ton rêve des plus marquants. AUtre question, Cortez?"

La matinée s'achevait déjà. L'heure de manger arrivait, il faudrait y penser, et il faudrait aussi peut-être qu'ils s'habillent. Ce ne serait pas un luxe.

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Nathaniël releva un sourcil aux paroles et propos de son frère. Ainsi ça faisait 9 heures qu’il dormait. Un record en soit, car ne général il ne dormait pas plus de 4 ou 5 heures par nuit ou jour dépendant de quand il lui prenait l’envie de dormir. Enfin... Aussi le fait que le rêve n’ai durée que deux heures et demi le surprenait. Le vieillard, où qu’il se trouve, avait dû être dérangé pour l’avoir libéré si tôt.

-Si tu cherches à m’insulté tu as réussit Gabriele...

Quand même l’appeler Cortez, il n’en prenait conscience que maintenant, mais c’était une insulte pour lui... Surtout dans l’état d’esprit dans lequel il se trouvait. Et puis il en avait mare de faire semblant de ne rien voir. Pour un instant il voulait simplement que le monde tourne rond et non carré comme il en avait l’habitude.

-Je ne fais plus parti de cette famille depuis quelques ans Gabriele... Ne m’aurais-tu pas écouté lorsque je parlais tout à l’heure??

Ces mots étaient prononcés avec calme, son calme habituelle, mais un froid dont il n’avait fait usage qu’une ou deux fois durant la soirée. C’est qu’il était vexé le pauvre Nathy.

Gabriele lui retourna en guise de première réaction qu'un simple sourire en coin, parfaitement ne symbiose avec son identité de leader de ceux qui aiment le sang et la douleur. Oui, il s'agissait là du plus simple sourire de psychopathe que Gabriele aie possédé.

"Mais je t'ai écouté Nathaniël. Nathy. Cortez. Corty. Ce n'est pas pour autant qu'il te faut te vexer. La fierté humaine est si amusante a agaçer... c'en est presque drôle."

Gabriele se leva, et traversa la chambre en boxer, allant chercher parmi ses vêments ceux qu'il porterait aujourd'hui. Il ne savait pas encore s'il chengerait d'apparence, alors autant choisir quelque chose de passe-partout. Une chemise de soie noire à liseré rouge sang et un pantalon rouge sang à liseré noir. Parfait.

"Je tenais à m'assurer de ton plus total réveil. Que veux-tu comme vêtemens pour aujourd'hui, Nathaniël?"

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Le jeune homme regarda son frère cadet avec une lueur étrange dans le regard. Se détournant et se levant à son tour, il se pencha, non sans une grimace, et ramassa son paquet de cigarette. En mettant une au coin de ses lèvres, il sortit le briquait et l’alluma, en tirant une première bouffée.

-Donc tu ne vois aucune objection à ce que je t’appelle par ton vrai nom... Cortez.... Après tout tu es mon frère et par ce fait tu as le même nom de famille que moi... Où du moins sur ton baptistère...

L’homme au T-shirt noir retourna s’asseoir sur le lit un instant, pour reprendre un peu de force de l’expédition qu’il venait de mener. Malgré ses neuf heures de sommeil, il semblerai que son altercation avec le vieillard l’ai plus affaibli qu’il ne le croyait. Il tira une seconde bouffée de sa cigarette, rejetant la fumée dans l’air de la chambre.

-Et si tu n’y vois pas d’inconvénient, je garderai se T-shirt, donne moi seulement un pantalon.

Blasé et fatigué... C’était comment se sentait Nathaniël alors qu’il ne filtrait plus son vocabulaire et la longueur de ses phrases.

Gabriele choisissait donc les vêtements qu'ils porteraient, écoutant attentivement les paroles de son frère, et sourit à moitié en les entendant. Soulevant une pile de pantalons divers pour en dégager un, il finit par le remettre en place pour en choisir un autre. Il était très critique de ce côté là.

"Appelle moi Cortez si tu veux. Ce sont des gens qui m'ont abandonné, pas sûr que je réponde à ce nom là. Pas plus que je ne réponds quand on m'apelle Verlassen, le nom de ceux qui m'ont adopté. Mais fais en à ta guise, si cela te plaît, Nathaniël."

Il fouilla un peu et trouva enfin un pantalon de coton normal, noir et classe tout de même, d'usage pratique, qu'il avait et était sur d'être à la bonne taille. Il referma la belle armoire et alla retrouver son frère, lui tendant le pantalon qu'il avait choisi.

"Tiens. Fias gaffe à tes mouvements, tu risque d'avoir mal. Ca se voit."

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Il avait écouté son frère en silence, fumant sa cigarette, en savourant chacune des bouffées qu’il en prenait. Comptant le nombre d’année qu’il perdrait à vivre après chacune d’elles. C’était vraiment une saloperie, mais c’était ce qui l’avait aidé à tenir après ce jour là.

-Qu’est-ce que ça peut bien te faire que je souffre ici ou ailleurs. Tu l’as dit toi même... Aujourd’hui c’est aujourd’hui et demain c’est demain... Et demain tu pourrais très bien me tuer sans aucune hésitation alors tes conseils tu te les gardes...

Bon analyson le comportement de notre très cher ami Nathy. C’était vrai... il faut l’avouer... Il à un très mauvais caractère, pour ne pas dire un caractère de cochon lorsqu’il était de mauvaise humeur et hélas tous les éléments étaient en place pour ça. Premièrement, il s’était fait mal... Deuxièmement, le vieux connard l’avait enlever de son sommeil réparateur et... Troisièmement, il était très fatigué et le comportement de son frère ne l’aidait pas vraiment à mieux aller.

-Et puis tu sais bien Gabriele que je ne suis qu’un de ses putains d’humain que tu veux éradiquer!! Et puis tu as bien dit ne plus faire partie de la famille Cortez, ce qui signifie qu’en réalité nous ne sommes pas frère non?? Bref je me demande encore pourquoi j’ai passé tant d’années à te chercher pour m’excuser de mon comportement cette journée là... Et puis je me demande bien pourquoi tu me gardes ici!! Après tout tu me tues et tu gagnes non??

Sa voix sonnait faux, sarcastique tandis qu’il enfilait sans grâce le pantalon qu’on lui avait donné, déversant de fulgurantes décharges de douleur dans tout son corps. Son regard était froid, sauvage en cet instant. Il avait vraiment l’impression d’être un animal en cage, d’être encercler de tous les côtés et il ne le supportait plus. La pression était entrain de le faire craquer.

-On sait tous les deux ce que signifie le tatouage que j’ai dans le dos!! Alors pourquoi tu ne me tues pas hein!! Ou tout simplement pourquoi tu m’as sauvé la vie tout à l’heure dans ton salon? Est-ce que je fais si pitié que ça??

Il avait l’impression que sa voix se casserai d’un moment à l’autre, mais il ne se ridiculiserait pas une fois de plus. La tristesse, l’amertume et la colère l’habitaient en ce moment et ce n’était pas un très bon mélange.

Gabriele laissa quelques secondes de silence s'étoffer avant de parler. Il s'y était attendu, à ce type de discours. Il était simplement un peu navré pour Nathaniël, qui ne se rendait pas compte qu'il n'était pas le seul a subir plus qu'à mener cette guerre, sur quelque plan que ce soit.

"Tu as fini? Tu as encore des conneries à ajouter? Ou bien tes neurones ont un peu de répit pour l'instant?"

Gabriele n'était pas skyzophèrene, mais pa sloin de l'être. Il avait repris cette froideur menaçante qui donnait jour au tueur qu'il était. Pas de pitié, pas de sentiment, pas de coeur, pas de vie, il n'était qu'un instrument froid d'une volonté de libération, le Leader. Ce n'était que ce qu'il était une fois dehors, il l'avait cherché, il savait qu'il n'aurait pas du.

"Oui, je sais ce que signifie ton tatouage. Je le savais avant que tu ne me le montre, d'où la marque laissée par le fer. Je sais qui tu es, qui je suis. Et alors? Je suis un être d'une illogicité logique. Non, te laisser crever comme une merde, ce 'nest pas gagner. rentre toi ça dans le crâne!"

Gabriele avait simplement posé sa main sur le svêtements et ceux-ci apparurent sur lui, moulants a la perfection, mais il était à des kilomètres d'en ressentir une quelconque satisfaction. Il fit deux pas vers Nathaniël, ses pouvoirs faisant resortir sa présence dans la pièce, comme si la température avait brusquement chuté. Et c'était le cas, il n'était pas le plus puissant mutant au monde pour rien.

"Pourquoi je t'ai sauvé la vie? Pourquoi ne pas t'avoir tué? Ressentir de la pitié? Regarde moi bien, Nathaniël Cortez. Je ne ressens jamais de pitié pour personne. Je ne ressens plus rien pour personne. Si tu es là, c'est parce que je voulais savoir ce que ça faisait que de s'occuper de quelqu'un et y être attentif. Rassure toi! Tu peux partir, dans ce cas, notre prochaine rencontre ser sanglante, Corbeau. Ta tête sur un plateau ne fera que détruire le monde un peu plus fort."

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Nathaniël entendit, malgré toute l’énergie qu’il mettait à ne rien entendre, il entendit d’un bout à l’autre le discours de son frère. Et Cela le fit frissonner, frissonner de peur, mais pas vers la bonne personne. Une peur irrationnel envers lui-même. Il avait conscience qu’il perdait le cap, perdait la maîtrise de lui-même, mais était incapable d’y faire quoique se soit. Il avait peur de lui-même, car il était entrain de détruire tout ce qu’il venait de construire, mais aussi tout ce qui lui avait prit du temps à faire.

Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, il n’eut jamais peur de son frère. À aucun moment, l’idée que son frère puisse lui faire du mal, puisse le blesser ou lui être néfaste ne lui passa par la tête tandis qu’il menait un combat mental.

Chancelant par ses pensées confuses qui traversaient son esprit, par ses deux voix qui semblaient vouloir prendre le contrôle de son corps, de sa voix, des prochains mots qu’il allait prononcé, il fit un pas vers son frère. La pression, la douleur, le calvaire dans lequel il vivait lui faisait perdre le nord, il avança d’un autre pas. Puis d’un autre et encore d’un autre pour se retrouver en face de son frère et lever un visage vers lui. Un visage perdu, un visage où le ne voyait rien puisqu’il n’y avait rien à voir sauf peut-être un immense chagrin, un immense et éternelle chagrin.

-Excuses moi Gabriele... ... Je ne me sens pas bien... ...

En effet son teint était maintenant encore plus blanc qu’à l’accoutumé. Le Corbeau tremblait de tout son corps, mais restait camper sur ses jambes. Les vertiges l’assaillaient tout comme les nausées. Il finit par baisser la tête.

-Je ne sais plus où j’en suis... La simple chose vrai... dont j’ai la certitude, c’est que peut importe le clan qui gagnera je serai mort à la fin de cette guère... Et que personne sauf ma collègue ne me pleurera... ... ... Cette voix dans ma tête et dans mes rêves m’empêche de dormir convenablement et tu as dû voir que je ne me nourrissait pas convenablement... Ajoute ça au changement radical de personnalité et tu m’as moi!! Vieille loque humaine de service... ...

Le silence, doux silence de la réflexion, de la recherche, mais aussi de la vérité.

-Je crois que je suis... en ce moment.... à bout...

Sa voix se cassa alors, qu’il avouait ce fait qu’il connaissait depuis longtemps, mais n’avait jamais exposé à voix haute avant aujourd’hui. Non, il ne pleurerait pas, mais ne se cacherai pas derrière un masque, pas en ce jour.

[Je sors de l'épreuve blanche de littérature, j'ai mal aux neurones et j'ai dormi pendant 45 minutes cette nuit... Je m'excuse donc pour ce qui va suivre]

Gabriel, qui était habillé, regarda foridement son frère, d'un regard presque hautain, mais pas encore. Tant de faiblesse ne le touchat plus, au contraire, un rictus fit place sur son visage. Il prit la peine d'écouter les paroles de son frère jusqu'au bout avant de lui tourner le dos.

"Tu es à bout? Et alors? Cela ne me concerne pas. Tu te qualifies de loque humaine, pléonasme a mon sens, les humains sont ds loques. Si tu as des problèmes, débrouille toi avec, je n'en ai rien à faire. Je n'ai aucune envie de t'exuser. Plus tard, redescend si tu le souhaites au salon. Tu pourras aussi essayer de partir, mais tu ne pourras pas."

Gabriele s'était totaleent fermé, refusant de laisser passer qoi que ce soit à travers ce mur de glace qui enytourait son coeur. Car avant d'être un mutant, il avait été humain, et se reniat lui-même tout en sachant que cette partie de lui existerait toujours, même infimement.
Il sortit de la pièce sans un regard, laissant la chaleur revenir, s'installant dans le aslon, sur le fauteuil, avec une pile de feuilles. Ses plans écrits la veille. Il les parcourut du regard, en corrigea certains. Il avait hésité hier, pas aujourd'hui, son ressentiment était bien plus fort.

[condoléances pour le côté sympa de ce topic qui est décédé -_-']

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Nathaniël ne savait pas ce qui arrivait. En entendant les paroles de son frère, en voyant ses gestes froids et son regard hautain son coeur se serrait, se compressait dans sa poitrine dans une atroce douleur. C’était comme si le plancher sur lequel il se tenait venait juste de disparaître sous ses pieds. Cette douleur légère au départ devint insoutenable lorsque Gabriele quitta la pièce, le laissant seul, perdu, dérouté.

Avec une grimace, le jeune homme porta ses mains à son coeur brisé, souffrant. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait mal, très mal. Rejoignant le montant du lit, l’homme se retint d’un main, l’autre enserrant son chandail comme un désespérer serrant une bouée de sauvetage. Se laissant glisser au sol, il se recroquevilla. Ce sentiment qu’il ressentait, ce sentiment d’abandon, de trahison lui déchirait la poitrine, l’âme.

Sans qu’il ne sache pourquoi, les larmes se mirent à glisser sur ses joues. Messagères de sa douleur, de sa solitude. Enfouissant son visage entre ses genoux qu’il avait remonté contre son torse, Nathaniël laissa aller sa peine, sa souffrance. Pas seulement celle du moment, mais toute celle qu’il avait accumulée depuis un long moment déjà. Gémissant, il se mit à se balancer, ne faisant plus attention à ce qui l’entourait, perdu dans son propre monde de douleur.

Normalement, Gabriele n'entendait pas ce qui se passait à l'étage, c'était fait exprès. ALors qu'il reposait ses feuilles et allait se chercher une tablette de chocolat noir à grignoter, il entendit un gémissement. Il décida de ne pas y prêter attention, que cette loque fasse ce qu'il veut, il s'en fichait oryalement, mais au bout de cinq minutes gémissantes, Gabriele soupira aussi, d'agacement.

Que ce soit par ses paroles ou son attitude, Nathaniël ne cessait d'attirer l'attention sur lui, et cela énervai prodigieusement Gabriele. Pour le bien-être de ses nerfs et parce qu'il n'avait pas envie de détruire sa maison pour lui, le mutant monta les marches et revint dans la pièce, assistant à ce spectacle a fendre le coeur de n'importe qui, même d'un rocher. Sauf que Gabriele s'était tellement replié qu'il était plus dur qu'une pierre.

"Tu pleures à présent? Pitoyable."

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Perdu, perclus dans son univers, il n’entendit pas n’y ne vit, malgré qu’il se trouve devant lui, son frère. En se moment rien ne pouvait plus l’atteindre tant la détresse qu’il sentait en lui, la douleur physique et morale l’affectaient. Sa respiration s’était fait sifflante et par moment il ne la retrouvait plus, luttant contre l’asphyxie pendant quelques secondes.

-Je n’était qu’une expérience... ... Une simple expérience..... ....

C’était les premiers mots qu’il prononçait depuis une demi heure. Les pièces du puzzle s’étaient mises en place et il en était venu à cette triste et lamentable conclusion. Il avait espérer retrouver un frère en venant ici, mais il n’avait trouvé qu’un être froid qui se cherchait autant que lui, quitte à en faire souffrir d’autre. Après tout Gabriele l’avait dit lui-même. Il l’avait sauvé que parce qu’il cherchait à savoir ce que ça faisait de s’occuper de quelqu’un. En ce moment, Nathaniël aurait préféré être mort.

Gabriele regardait son frère, ses yeux étaient inexpressifs. Il s’adossa au mut porteur, dans l’entrebâillement de la porte, fiant le spectacle particulièrement pathétique de cet homme qui semblait dévasté, et totalement fors de la réalité, plongé dans sa douleur.

Une expérience, oui, il l’avait été. Mais étais-ce si difficile à comprendre ? Gabriele avait été une expérience. Sa vie se résumait à une expérience. Sa survie aussi. Il n’avait pas de vie, il ne connaissait rien de tout ce que els humains savaient faire d’instinct : protéger quelqu’un, aimer quelqu’un, consoler quelqu’un… Ce qu’on n’avait pu lui apprendre en leçons, il ne le savait pas. Ca ne faisait pas partie de son expérience. Alors lui-même ne pouvait que réitérer le fait de faire des expériences. Cela lui semblait particulièrement naturel et normal.

Que Nathaniël soit son frère avait facilité sa tâche. Il n’était pas totalement insensible, bien sûr qu’il avait compati pour ce qu’avait vécu son frère. Mais cela rentrait aussi dans son cadre expérimental.

Quoi qu’il dise, il savait aussi que cela n’aurait pas d’impact sur le Sauveur. Cependant, il ne put s’empêcher de dire quelques mots. Que l’autre les entende ou non, il s’en fichait.

« Une expérience, c’est ce que tu as été. Sache que je ne suis qu’une expérience, et je n’en suis pas encore mort. Au contraire. »

Il se décolla du mur et sortit de la pièce. Un froid s’installa dans toute la maison, alors qu’il s’asseyait sur le sofa qui avait tant souffert la veille et fermait les yeux. Il n’aimait pas se rappeler qu’il n’était qu’une aberration, une erreur créée par les hommes, qu’il était artificiel et sa vie vide de sens. Un homme donne un sens à sa vie par lui-même. Mais un mutant comme lui, n’était qu’une expérience des hommes qui essayaient d’imiter les dieux. Il n’avait d’autre sens que d’aider à la recherche, or Gabriele avait rompu ce lien. Ce but. Que lui restait-il ? Rien.
Il était une expérience ratée, rebelle. Il n’avait pas eu son mot à dire. Il l’aurait plus jamais.
Pour lui, Nathaniël pouvait s’estimer heureux. Il pouvait partir, décider d’oublier et de surmonter, il aurait un vrai but à poursuivre. Seuls quelques instants de sa vie avaient été une expérience. Pas toute sa vie. Il restait humain, inchangé sinon blessé. Les blessures guérissent. Gabriele en revanche, ne pourrait jamais guérir, c’était un état inaltérable que le sien.

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Il était là, au sol, se morfondant, cherchant une lumière, une bouffée d’air dans ce liquide, dans cette eau noire qui assombrissait son esprit. Il étouffait, se noyait, rien ne le sauverait de cette fin horrible, mais il l’entendit... Il l’entendit, lui, son frère, celui qui le faisait tant souffrir, mais qui était le seul à pouvoir le sauver... Il entendit ses mots, ces phrases et la lumière réapparu dans son monde.

Alors que le jeune homme percevait les pas de l’autre homme qui s’éloignait, il remontait à la surface dans son esprit, il laissait les mots l’envahir et doucement, les larmes se mirent à glisser, mais plus pour sa propre souffrance, mais pour celle d’un autre, pour celle de son frère qui ne la montrait pas, mais qui devait la vivre cacher de tous... Seul.

Chancelant, Nathaniël se mit sur un genou et avec les forces de la nécessité, il se remit debout, se retenant au lit pour ne pas s’effondrer. La vue trouble, il s’avançant se retenant toujours aux mobiliers pour ne pas se casser la figure au sol. Enfin, il arriva à la porte de la chambre, mais également à l’escalier qui menait au salon. Courageusement, il s’y engagea, avançant lentement.

Et d’une... de deux.... de trois... de dix... plus que quatre et c’est terminé... Ainsi étaient ses pensées alors qu’il trébucha et, trop tard pour se retenir à la rampe qu’il n’avait lâcher qu’un instant, se retrouva en bas dans un grand boum. Se remettant debout, à bout de force, il avança précautionneusement dans le salon et s’arrêta face à son frère.

-Je sais que... c’est... maigre... Mais... mais pour moi... tu n’es pas... une expérience... Gabriele... Tu es... tu es mon frère... Pas une... une expé...rience...

Ça lui demandait toute sa concentration pour combattre ce voile noir qui s’imposait à sa conscience, mais aussi pour aligner ses mots.

-Laisse... laisse moi... pren..dre un peu de... ta...ta souffrance...

Ses jambes flanchèrent et il se retrouva à genoux, les mains au sol, essayant de respirer régulièrement et calmement. La douleur irradiait de tout son corps, mais il voulait faire comprendre à son frère qu’il n’était pas une expérience pour lui... Non... jamais il n’avait été ça pour lui... pour Nathaniël, Gabriele était son frère, rien d’autre.

Gabriele entendit plus qu’il ne vit son frère, ses mouvements hachés par la douleur et son corps qui en irradiait. Il avait fermé les yeux et saisit aussitôt une cigarette et un briquet, il l’alluma et tira dessus. Il était totalement replié sur lui-même, de l’intérieur. Il ne pouvait pas changer d’attitude pour l’instant, c’était ainsi, et il ne rouvrit même pas les yeux.

« Tu es pathétique. Pitoyable. Parmi les hommes, tu es semblable à une étoile dans le ciel, parmi les hommes, je ne suis d’un cobaye de plus. Alors épargne moi ces phrases, économise-toi plutôt. Tes forces ne te maintiendront pas longtemps en état de parler et de rester conscient. »

Il était touché, tout de même, par ces quelques mots, mais était à des milliers d’années lumière de le reconnaître. Et n’en avait aucune envie, préférant rester muré dans sa souffrance, comme dans une carapace, une forteresse, pour l’instant.

« Ne gaspille pas ta salive pour essayer d’atteindre quelqu’un qui n’en a pas envie. Nathaniël Cortez. »

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Le jeune homme entendit les mots, ses mots qui le frappèrent et le blessèrent, mais se refusa à les écouter. Oui, il s’épuisait à lutter, à parler à ce sourd, mais il continuait, car il avait des choses à dire. Tant pis s’il sa mort ponctuait leur échange, il était prêt à cette éventualité pour faire comprendre qu’il tenait à lui et pas en tant que monstre, non en tant qu’être humain à part entière.

-Pour...pourquoi t...tant de... haine en...envers... toi... même... Pour... pourquoi... te cons.. considère... tu com... comme un mo... mons.... monstre...

Pendant un moment, Nathaniël ne put rien dire, respirant laborieusement pour essayer de retrouver un souffle lui permettant de placer quelques mots.

-Reconnaît que... que... je tiens à...

Il ne put finir sa phrase, perdant le souffle un moment, la douleur le clouant sur place, le pliant en deux. Pourtant, une fois la décharge passée, il releva la tête, regardant toujours son frère.

-C’est... c’est toi... qui est... pitoi...pitoyable et... pa...pathétique... et... et... je n’arrêterai... pas de... de parler...

Si Gabriele fut touché d’une quelconque manière par la douleur de son frère, il n’y laissa strictement rien paraître. Il continua à tirer sur sa cigarette, les yeux fermés. Un sourire presque un rictus jouant sur ses lèvres. Le leader des Purgateur se savait muré dans sa souffrance, refusait pour l’instant d’en sortir et se fichait pas mal de celui qui essayait de le tirer de là.

« Je suis pitoyable si tu veux, pathétique, pareil. Je ne sais pas à quoi tu tiens, mais apparemment ce n’est pas à la vie. Et cette fois, je ne te forcerais pas à dormir. »

Il tira une nouvelle fois sur la drogue empoisonnée, qui ne pouvait toucher son organisme.
Pourquoi se considérait-il comme un monstre ?
Parce qu’il avait été élevé, formaté, pour cultiver cette différence. On ne la lui a pas flattée. On ne l’a pas rassuré sur sa condition. Et il avait grandi ainsi. Ses derniers doutes sur son humanité avaient été balayés par une phrase de son père génétique. « Tu es un monstre ! ». C’était resté, il ne pouvait le nier. Et de toute façon, il n’était pas humain, enfin, plus. Il le savait, on le lui avait bien fait enregistrer.

« Je me considère comme ce que je suis. C’est ainsi qu’on m’a élevé. Et ainsi que j’ai été qualifié par celui qui m’a donné cette… vie. »

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Nathaniël en avait plus qu'assez de l'attitude de son frère, mais il s'accrochait à l'espoir qu'il comprendrait. Et puis il s'en fichait si il y perdait la vie, après tout, il était rendu ou il était parce qu'il avait chercher son frère. Secouant la tête, il maintint son regard rivé sur le visage de Gabriele.

-Cet... homme... m'as...aus...aussi traité...de...de...de monstre... mais je... je sais que... j'en suis... pas... pas un... tout... com..comme toi...

Il souffrait, il souffrait tellement. Le voile noir était de plus en plus pressant dans sa tête et semblait sur le point de l'envahir à tout moment. Pourtant il continuait de se battre contre, n'en ayant pas terminé avec son frère.

-La... la manière... dont... dont on est... élevé... ne... ne fait pas de... nous... une... une personne... meilleur ou... moins bonne... tout... tout comme... elle... elle ne fait... pas de nous... des monstres... ou des.. hommes...

Une plainte sourde franchit ses lèvres sèches lorsqu'il se plia de nouveau en deux. Il devait se ménager, mais il ne pouvait pas, pas maintenant.

-Soit... soit un peu... intelligent... logique... et rat... rationnel... J'ai... j'ai l'imp... impression de... de... me battre con... contre un gamin... but... buté... Réfléchis-y... et... et tu verras... que ce... ce ne sont... que des fou... foutaises...

Gabriele soupira, agacé. Il rouvrit enfin les yeux, révélant un regard doré d’un froid plus tranchant que n’importe quoi d’autre. Il lança le regard sur son frère, se leva rapidement. Sa cigarette était terminée, il en consuma le mégot, faisant tout disparaître, avant de s’accroupir devant son frère, pour être à sa hauteur.

« Je t’ai écouté. Je t’ai entendu. Maintenant, je vais te dire ce que j’ai sur le cœur. Si tu meurs ici, je m’en voudrais toute ma vie, je t’enterrerais et je vivrais quand même. Si tu sombre dans l’inconscience, je vais m’occuper de toi jusqu’à ce que ça aille mieux. Si tu continue a geindre et à essayer de me faire la morale, je sortirais de cette maison, te laissant à ton sort. Alors tu choisis, je refuse de prendre la responsabilité de la mort du Corbeau. »

Il se comportait comme il le voulait, et il voulait faire comprendre à Nathaniël l’inutilité notoire de son geste. Certes, il l’avait écouté, avait prêté attention à ses arguments, mais refusait d’y donner suite. Gamin ? Et alors ?

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Nathaniël le laissa s'avancer jusqu'à lui, il le laissa le regarder, lui retournant un regard à la fois triste, maladif, mais aussi colérique. Pourquoi fallait-il toujours qu'il lui lance des ultimatums?

-Suis-je sans... sans... importance pour...toi... Pour... que tu me... lance cet... cet... ultimatum...

Il baissa la tête résignée à se laisser aller pour ne pas perdre son frère. Il lui laissait la victoire de cette première bataille, mais pas la guerre. Il reviendrait sur ces points, car il voulait une vie meilleure pour Gabriele et ce n'était certainement pas en restant ancré dans l'idée d'être un monstre qu'elle allait être plus belle.

-j'ab...abandonne... Tu ... tu as gagné... Tu... tu es un... monstre... si... si tu le désire... mais... pour... pour moi tu... tu ne le saura... jamais...

Gabriele eut un léger sourire. S’il lui lançait un ultimatum, qui n’était pas le premier depuis qu’ils se connaissaient, ce n’était pas par manque d’importance à ses yeux, au contraire même. Simplement, il ne connaissait pas d’autre moyen de faire accepter à Nathaniël ses décisions personnelles, qui semblaient illogiques à l’humain mais qui cependant étaient le garde-fou de la réalité pour Gabriele.

« Nous verrons cela quand tu seras en état de raisonner. Ce n’est pas maintenant que tu y arriveras, alors remettons cette discussion à plus tard si tu tiens tellement à essayer de me faire changer d’avis. »

Le mutant fit réagir ses cellules, changeant un peu sa propre constitution pour porter son frère. Il ne le considérait pas comme étant en état de retourner s’allonger seul et sans aide. D’ailleurs, il ne lui proposa même pas son aide, le relevant, et le faisant s’appuyer sur lui pour remonter dans la chambre.

« Remontons. Et tu me feras le plaisir de te reposer cette fois. »

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Nathaniël ne se fit pas prier pour prendre appui sur l’épaule de son frère. C’est avec une grimace qu’il se tint sur ses pieds, les jambes flageolante. Avancer jusqu’à l’escalier, deux mètres plus loin, fut un véritable calvaire pour l’homme affaibli et souffrant. Cependant, le Corbeau n’émit presque aucun son, cherchant à les réfréner malgré sa fatigue grandissante.

Soupirant de lassitude et de l’effort à mettre dans le prochain mouvement, il se hissa sur la première marche, s’appuya le moins qu’il pouvait sur son frère. Ce n’était pas le moment de paraître une charge de plus pour ce frère enfin retrouvé et qui plus est, le trouvait déjà assez faible comme ça.

Ce fut une très mauvaise décision, un vertige le foudroya et le voile noir obscurcit sa vision et sa conscience. La respiration laborieuse, il se serait certainement effondré sur le parquet ou dans les escaliers si Gabriele n’avait pas été là. Retenant un gémissement de souffrance, Nathaniël essaya de faire un geste, mais rien ne se produisit. La fatigue et la maladie étaient telles qu’il ne pouvait plus bouger. Muet, le jeune homme attendait que quelque chose se passe.

Gabriele aidait son frère à avancer, sentant parfaitement les muscles de ce dernier se tendre, se crisper de douleur contenue, et cela le fit sourire, un sourire un peu cruel, certes, mais c’était ainsi. Quand les muscles de son frère furent durs comme le bois, il eut un vertige et cessa de bouger, souffrant.

Aussitôt, comme s’il s’y était attendu, Gabriele passa ses bras autour de la taille de son frère et sans rien dire de plus, s’auto-modifia pour le porter dans ses bras, lui faisant monter les marches presque sans difficulté, l’amenant ainsi jusque devant le lit qu’il avait occupé précédemment, où il le déposa.

« Débrouille toi maintenant. »

Et sans préambule, il s’adossa à l’encadrement de la porte pour le regarder s’installer, ne partant pas avant de s’assurer qu’il n’allait pas partir ou essayer de bouger pour rien.

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Alors qu’il allait se dire qu’ils allaient passer la nuit dans l’escalier, Gabriele le prit dans ses bras et le transporta jusque dans la chambre où il le déposa sur le lit. Cherchant toujours une respiration régulière, Nathaniël ne bougea pas, immobile comme une statue. De toute manière à quoi bon essayer, il était incapable de bouger le petit doigt si il le voudrait.

Fermant les yeux, il gémit douloureusement à l’élan de douleur qui le parcouru soudainement. Il détestait être blessé... Mais au moins ça prouvait qu’il était en vie... Pour combien de temps encore, il n’en avait pas la moindre idée, mais au moins il l’était.

Contrairement à son habitude, il ne remercia pas son frère cadet, trouvant que ça n’en valait pas la peine, pas maintenant qu’il ait pris une carapace de glace, cette carapace qu’il haïssait depuis la première fois qu’il l’avait entrevue. Se laissant, enfin, submerger par le voile noir, il perdit conscience et plongea dans un repos agiter et sans rêve.

Gabriele fut soulagé en le voyant enfin se reposer, enfin, perdre connaissance, mais au moins, ne plus s’agiter pour rien. Il tira les rideaux, tamisant la lumière solaire, borda son frère et sortit, descendant les escaliers. Il avait une furieuse envie de sortir claquer sa colère au visage du premier humain venu mais devait s’assurer que tout irait bien pour Nathaniël.

Résigné, enfin, plus ou moins, il descendit au sous-sol pour s’entrainer, et s’empêcher de penser. Uniquement au fouet, qu’il fit claquer, s’abattre sur des cibles, bref, toujours de la violence, mais au moins il expulsait pour un certain moment certains sentiments négatifs.

*Bon, je deviens sentimental moi…. Je ne devrais pas avoir à me murer comme ça ! Il m’énerve ce Cortez, toujours à m’émouvoir !!!*