La soirée des découvertes

(-> Les rues de la ville)

Alors que son frère allait tomber, Gabriele eut le réflexe surhumain de le rattraper, a quelques centimètres du col, par la taille. Cependant, étant plus agé, il était un peu plus lourd que Gabriele qui le remit vite sur pieds. Il ne tenait pas à tomber lui aussi. Et d'un coup de pied adroit, il enleva la corde du passage.

"Ca va Nathaniël? Rien de cassé?"

Il attendit la réponse, avant de recommencer à le guider vers la résidence où il vivait. Il ouvrit le grand portail noir, et l'aida a parcourir les quelques mètres qui le séparaient de la porte d'entrée, qu'il ouvrit sans même utiliser sa clé. Jamais il ne la verrouillait, car personne n'était assez fou pour essayer d'entrer chez lui.

"Et voilà, on est arrivés."

Gabriele fit enrer son frère, passant par le vestibule sobre, pendant son manteau au porte manteaux de l'entrée, avant de l'amener au salon. Trois sofas, en cuir noir et carmin, une table basse en verre, un petit bar sur le côté, des lambes assez élégantes, un tableau, le parquet ciré sans être glissant, et le reste en salle à manger... Tout était élégant chez Gabriele, jusqu'à l'écran télé plat qui trônait sur un meuble en bois noir.

"Assieds-toi Nathaniël... tu veux quelque chose à boire?"

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Nathaniël ne sentit jamais l’impact du sol, mais plutôt les mains de son frère sur sa taille. Vite fait, il fut remis sur pied et il entendit le bruit de la corde lorsqu’on l’envoya valdinguer plus loin pour voir s’il y était. Enfin, le plus jeune des deux hommes lui demanda s’il n’avait rien de cassé.

-Non… … …

Moment de silence tandis que le corbeau cherchait ce qu’il avait oublié de dire. Se souvenant qu’il ne l’avait pas remercier, l’homme s’employa à le faire.

-Merci… …

Suite à ce petit dérapage, Gabriele se remit en route, recommençant à le guider dans les rue. L’homme entendit alors un portail être ouvert, puis ils avancèrent de nouveau avant qu’il n’entende le bruit d’une porte qu’on ouvrait. Enfin, son cadet lui annonça qu’ils étaient arrivés à destination et Nathaniël entra dans la demeure de son frère.

Il passa dans ce qui semblait être un vestibule, où il fut dépossédé de son long manteau, puis fut dirigé dans ce qui semblait être le salon de la maison. On l’invita alors à s’asseoir. Souriant avec innocence, le jeune homme avança à tâtons dans ce petit salon, entra en contact avec ce qui semblait être une table basse(Qui allait lui laisser un beau bleu à tout coup) puis trouva enfin un sofa… Enfin s’effondra dessus par accident…

-De la Vodka … … … Merci…

Bizarrement, il ne disait jamais merci immédiatement… En fait, c’est qu’il passait toujours près d’oublier cette formule de politesse… Pour tout dire toutes les formules de politesse.

Le leader des Purgateurs se retint de sourire. Il était presque sur que son frère aurait un bleu, sa table basse avait tendance à aimer rencontre les jambes des gens pour les prendre en traître, lui y compris d'ailleurs. A sa demande, il sourit.

"Si tu veux"

Gabriele lança un léger regard à son frère et alla vers le bar, qu'il contourna pour y choercher une boutielle de vodka. pas sûr qu'il en aie... ou plutôyt qu'il en reste. parce que la vodka, c'est pas mal comme alcool alors... Ah si! Parmi les bouteilles plus ou moins vides s'en trouvait une presque pleine de vodka. Etonnant qu'elle soit encore remplie d'ailleurs, mais passons. Gabriele alla ensuite se chercher un bière -de la Smirnoff Ice- et deux verres, qu'il rapporta à la table, les posant doucement, dont la bouteille et le verre en face de Nathaniel, pour qu'il sache où ils étaient sans avoir de problèmes pour les repérer.

"Je te sers où tu préfères le faire toi-même?"

Se disant, il décapsula avec les dents sa Smirnoff et en avala un longue gorgée. C'était sucré, et il adorait ça. D'ailleurs, en y réfléchissant, il adorait tout ce qui était sucré, la douceur et la chaleur... enfin, on n'vas pas s'étendre là dessus.

"Tu te rends compte que jamais cette nuit ne se reproduira, n'est-ce pas? Il y a chez les Sauveurs trop d'éléments suspicieux que je ne pense pas me permettre de m'y risquer trop souvent. D'autant que tu n'es qu'un humain."

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Nathaniël entendit distinctement son frère s’éloigner pour aller chercher leur breuvage. Ne sentant plus sa présence proche de lui, le jeune humain rouvrit les yeux et se retint de pousser un grognement de mécontentement. Sa vue n’était encore que partiel, ne voyant toujours que d’un œil pour son plus grand désarrois. Regardant autour de lui, son regard se porta sur la table basse du salon, celle qui l’avait lâchement intercepter dans son entreprise de trouver le sofa. Néanmoins la trouvant jolie il lui pardonna son acte téméraire.

Continuant de regarder autour de lui, il put admirer d’un œil le décor dans lequel vivait son frère, le lieu où il devait sûrement se reposer, mais également réfléchir aux prochaines actions de son groupe. Refermant les yeux lasses de ne voir qu’à moitié, il sentit son frère revenir et poser les breuvages devant eux sur la table basse. Il entendit distinctement le bruit d’une bouteille, qui au bruit semblait assez pleine, mais également celui d’un verre vide.

-Tu veux refaire ton salon ou non…

Restant assis, bien droit, les mains croiser sur ses genoux, il attendait la réponse de son frère dont dépendrait s’il allait se servir lui même et mettre le bordel partout ou bien s’il n’aurait qu’à prendre le verre que son cadet lui verserait.

-Tu as un beau salon…

C’était une constatation, mais également un compliment à celui qui l’avait décoré ainsi. C’était calme et relaxant comme endroit, mais aussi très chaleureux, comme quoi personne ne pouvait vivre dans un endroit dénudé de sentiments. Les gens qui avaient du vivre ici avant avaient certainement été heureux, mais la guerre avait tout changé. Peut-être cette famille avait été comme la sienne. Une de celle qui renie leurs enfants, car ceux-ci sont le fruits de malencontreuses expériences portées sur leur pauvre ADN.

Comprenant que Nathaniël ne voulait pas se servir, il eut un faux soupir avant de lui servir sa vodka. Quand il eut rempli le verre a son entière convenance, il le tendit à son frère, tenant sa Smirnoff de l'autre main.

Le compliment le fit sourire, mais il s'abstint un instant de répondre. Ce salon, cette résidence, étaient le coeur de son âme en réalité. La maison au départ était détruite et inhabitée depuis des années, il l'avait réellement remise en état grace à ses pouvoirs, et en avait fait une sorte de sanctuaire.

"Merci. Je l'ai entièrement recréé après une totale destruction..."

Son frère et son comportement d'aveugle l'énervaient un peu, pas beaucoup, mais un peu. Il était mal à l'aise avec cette mi cécité.

"Il n'y a rien a faire pour que tu y voies?"

Pas qu'il s'inquiétait mais il ne voulait pas paraître inquiet non plus. Il but une gorgée de Smirnoff en attendant la réponse de son frère.

*Je deviens sentimental moi....La nuit est décidément pas ma période -_-' *

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

L’homme entendit son frère lui servire un verre et le poser devant lui. Pourtant il ne bougea pas, ne le remercia pas, en fait c’était à ce demander s’il respirait encore. Pour tout dire, Nathaniël était perdu dans ses pensées, dans ses souvenirs. Il se remémorait ce qui s’était passé lors de l’accident. La question de son frère l’avait touché, d’une manière parce qu’il se rendait compte que son frère semblait s’inquiété pour lui, mais d’une mauvaise, car ça avait eu le résultat de le plongé dans de noirs souvenirs.

///Flash-back///

Nathaniël était là, devant son père et sa mère. Son frère venait de quitter la maison en courant. Ils étaient maintenant tous les trois debout dans le hall d’entrée. Le jeune homme était près du couloir menant au salon, l’endroit d’où il revenait. D’une voix calme, douce, sereine il prit la parole devant ceux qui l’avait enfanté et qui l’avait élevé. Mais surtout devant ceux qui avait condamné un enfant à servir de sujet d’expériences.

- Vous êtes fous… Ignobles… infâmes… Quel type de parents êtes-vous pour avoir vendu votre deuxièmes enfants, le fruit de votre amour…
- Tais-toi!! Comment oses-tu nous parler ainsi et défendre se monstre!!

Son père s’était mis à crier dans sa direction, serrant les points et s’approchant dangereusement de son fils. Sa mère ne faisait rien, regardant les lèvres pincées.

- Je ne vous considère plus comme mes parents à présent… De plus… Je ne vous donnerai jamais la descendance que vous attendez de moi… J’aime les hommes et vous ne pourrez rien y changer.
- Espèce de monstre!! Quitte cette maison sur le champ!!

Encore une fois son père cria, hurla des mots à sa tête avant d’abattre son poing sur sa tête, l’envoyant valser sur un meuble qui se trouvait là. La douleur pulsa alors dans toute sa tête, sa vue brouillée l’incommoda, le dérangea. Pourtant il ne ressentait qu’indifférence, aucune peur, juste de la colère contre ses personnes qui l’avait élevé au profit d’un autre enfant. Il se retrouva dans la rue, le vent frais chatouillait sa peau.

///Fin du Flash-back///

Alors qu’il croyait, espérait que les images soient passées, que ses souvenirs s’arrêtent là, un autre décida de prendre le dessus. Un encore moins agréable pour tout dire.

///Flash-back///

Il faisait froid, cela faisait un mois qu’il avait quitté sa demeure, qu’il avait été chassé de chez lui part son choix de rendre justice au courage de son frère. Il se promenait dans les rues n’ayant nulle part d’autre où aller. Aujourd’hui encore, sa semi vue l’avait prit par surprise. Encore une fois, il devait simuler qu’il y voyait comme tout le monde pour ne pas attirer l’attention de qui que ce soit. C’était le temps où il n’était encore dans aucun clan.

La nuit était déjà bien avancé alors qu’il s’arrêta devant une petite maison qui semblait inhabité. Nathaniël était hors de la ville, cherchant son frère depuis qu’il avait été jeté dehors de chez lui. S’approchant de la petite clôture de fer qui délimitait le terrain de la maison, il la franchit de sa vue rapetissée. Il rentra ensuite dans la maison sans faire de bruits, puis appela doucement son frère. Peut-être était-il dans cette demeure… Qui sait où il pourrait se trouver après tout…

-Gabriele… tu es là... C’est moi Nathaniël…

Ce que sa vue ne lui permit pas de voir, c’était l’homme qui s’approchait de lui du côté de son angle mort, du côté de sa perte de vision. C’est seulement lorsqu’il se sentit tiré sur le côté qu’il sut qu’il y avait quelqu’un d’autre dans cette maison vide et que cette personne n’était pas son frère. Se sentant tirer vers l’arrière il se retrouva coincé entre l’homme et le mur. Celui-ci semblait fou. Ses yeux le regardait avec une démence qui fit froid dans le dos au jeune homme.

Essayant de se débattre, l’homme lui prit la tête dans une main et envoya celle-ci frapper le mur avec force. C’est totalement sonné qu’il sentit l’homme commencer à caresser son corps d’une main, l’autre le maintenait debout alors que ses jambes ne répondaient plus. C’est toujours dans une semi-conscience qu’il sentit les lèvres de cette homme chatouillé la peau de son cou puis se presser sur ses lèvres, forçant l’entrée. Il voulut être malade, mais son estomac, quoique retourné ne lui offrit pas ce luxe.

-Laissez-moi… S’il-vous-plaît…

C’était une supplique alors que le jeune homme se débattit mollement dans l’étreinte de son agresseur. Il sentit qu’on lui retirait, qu’on lui déchirait son chandail avant de sentir cette bouche qui lui levait le cœur parcourir sa peau. Il poussa un cri lorsque l’homme lui planta ses dents dans l’épaule, laissant sa marque. C’est à ce moment que la bonne fortune lui fit amende et le laissa sombrer dans l’inconscience.

Lorsqu’il reprit ses esprit, Nathaniël était nu, étendu dans la petit maison où il avait perdu conscience. Son agresseur n’était plus dans le coin. Tout d’un coup, il se tourna sur le côté et vomit tout ce que son estomac contenant, ce qui n’était pas grand chose. Retenant les larmes qui menaçaient de tomber, se sentant extrêmement sale, le jeune homme se releva et ramassa ce qui restait de ses vêtements. Une chance pour lui, son pantalon était intacte et sa veste aussi. Il ne pouvait en dire autant de son boxer qui était en lambeau et de son T-shirt. Enfilant son pantalon, il se dirigea vers une fenêtre brisé et s’assit. Prenant un éclat de vitre dans sa main, il maudit sa cécité et planta l’éclat dans son bras, sur la veine qui le traversait. Fermant les yeux, il laissa le sang couler ne voulant plus vivre, ne voulant pas voir son frère en se sachant si sale, ne voulant pas montrer sa faiblesse à celui qui avait vécu si fort dans une vie de misère.

///Fin du Flash-back///

Nathaniël revint à lui et parti à rire, un rire froid, un rire malade, un rire horrible. Il ne pouvait s’arrêter de rire tandis que la question de son frère lui revenait en mémoire. Il ne pouvait arrêter de penser que c’était une malédiction pour lui, qu’il allait dégoûté son frère.

-Une manière de me faire retrouver la vue… Une manière de me soigner… Il n’y en a aucune!! Regarde!!!

Il remonta sa manche gauche dévoilant une vieille cicatrice sur la peau hâlé du jeune homme à la noir chevelure. C’était celle de sa tentative de suicide qui avait échoué.

-Même la mort se refuse à moi pour m’enlever cette malédiction. Toute cette malédiction, car j’avait de la peine et je tremblait d’injustice pour ce qu’on t’avais dit et fait!!

Il rejetait toute son amertume sur les mots qu’il prononçait d’une voix éteinte morte, une voix d’haine, une voix que personne ne lui connaissait. Toute cette amertume était jetée dans le visage de Gabriele, mais elle ne le visait pas non loin de là. Ce sentiment de dégoût était pour Nathaniël lui même, mais également pour ses anciennes personnes qu’il avait déjà appelé papa et maman. Après avoir prononcé ses mots, l’homme se remit à rire, sans pouvoir s’arrêter, une rire faux, le rire d’un homme qui ne savait plus que faire d’autre en ce moment pour se protéger, pour se construire un bouclier.

Gabriele n'était pas empathe, ni télépathe, et franchement cela ne l'vait jamais tenté. Voir le visage de son frère se décomposer, des expressiosn torturées prendre place et ses yeux se voiler lui suffisaient largement. Il était prêt à aprier qu'il revoyait de mauvais souvenirs, il n'aurait su dire lesquels mais c'était là.

Gabriele but une nouvelle gorgée. Il valait mieux ne pas déranger ces souvenirs, il en avait pas mal en réserve lui aussi et savait comment gérer ce genre de situation. Il attendrait que cela se calme et que Nathaniël revienne à lui. Ce qui se fit, au bout d'un long moment. Et les actes de Nathaniël trouvèrent un étrange écho chez Gabriele. Pas un écho très attendu.

Il regarda froidement son frère au rire démentiel, avant de prendre le poignet de son frère et d'en toucher la cicatrice. Pff... Il laissa son frère rire, de ce rire froid qui ne lui correspondait pas, avant de violemment le gifler de l'autre main.

"Tu vas arrêter oui?! Je ne veux pas de cette pitié envers moi! Que crois-tu? Que la mort te délivrera? La mort, c'est elle la malédiction, pas ta situation bordel! ELle viendra quand elle voudra pour t'emporter, ca sert à rien de la forcer, elle n'a pas voulu de toi, elle ne veut pas de moi non plus, alors que j'ai essayé de l'amener vers moi de toutes mes forces, alros tu crois vraiment que c'était une solution?!"

Gabriele lâcha son frère et se leva brutalement, faisant quelques pas à travers la pièce. Au tour de ses souvenirs de venir le voir, une visite coutmière.

/\ Flash Back /\

"-Un monstre tel que toi n'aurait jamais du venir au monde! Une aberration!"

"Une abomination! Jamais tu n'aurais du vive! Tu n'es pas notre fils!"

Les mots étaient cruels, ils touchaient le coeur de l'adolescent plus qu'ils n'auraient pu le croire. Il laissa les larmes couler le long de ses joues, et brisa un meuble de ses mains avant de partir, une main sur les yeux, l'autre serrée en poing d'où le sang s'échappait. Sa famille.... non, ces gens.... ils ne méritaient pas de vivre s'ils étaient si abominables. Non le shommes ne valaient plus rien, ils n'avaient aucune utilité, et n'avaient même pas l'instinct de la fmaille, pire que des animaux! Ils méritient de crever comme ce qu'ils étaient!

L'adolescent franchit toute la ville en courant, se slarmes séchant sur ses joues. Quand il arriva au CEG, il avait un masque froid et glacial. Pas question de se rendre aux Expérimentations. Directement, Gabriele se rendit au sous sols, là où il s'était juré de ne jamais aller. Il s'agissait d'un quartier spécialisé en mutants aux comportements anormaux, dont des pervers et autres.

Ce soir là, Gabriele se laissa dominer de toutes les manières possibles, se laissa blesser et déchirer pour oublier ces mots qui lui avaient laminé le coeur. Et au matin, quand il regagna sa chambre, écartelé et son corps plus que douloureux, il se jura que jamais plus il ne laisserait quelqu'un le briser ainsi.

/\ Fin du flash Back /\

Gabriele serra le poing. Il ne se tourna même pas vers son frère, mais sa voix était froide, stricte, sa voix qui démontrait pourquoi il était un chef redouté.

"La mort au moins te trouvera. Quoi que tu aies vécu, tu as cette consolation, alors plains toi mais protège toi mieux contre ce qui te hante."

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Contre toute attente, la démence de Nathaniël ne rencontra qu’un mur de glace devant lui. Qu’un regard froid, puis des mains chaudes prendre son poignet meurtri, toucher cette hideuse cicatrice qui lui rappelait son geste de désespoir puis la gifle qui lui replaça les sens, que les mots qui suivirent bousculèrent de nouveau.

Le jeune homme s’était levé suite à la gifle qu’il avait reçu. Il écouta son frère, le laissa revivre ces souvenirs, mais n’accepta pas la dernière phrase que Gabriele avait prononcé. Ce protégé de ce qui le hantait… Impossible. C’est en colère, que Nathaniël se mit à crier après son frère.

-TU VEUX QUE JE ME PROTÈGE DE CE QUI ME HANTE!! QUE J’OUBLIS PEUT-ÊTRE!! MAIS TU VEUX SAVOIR CE QUI ME HANTE HEIN!! TU VEUX SAVOIR!! C’EST TOI!! C’EST TON VISAGE DÉCONFIT, LA TRISTESSE QUE TU AS EU CE JOUR LÀ!! C’EST TOI QUI ME HANTE GABRIELE!! TOI ET RIEN D’AUTRE!! ET RIEN N’Y FERA QUOI QUE CE SOIT!! JE NE T’AI PAS SOUTENU CE JOUR LÀ!! MAIS TU M’AS MONTRÉ COMMENT ON VIT!! COMMENT UN HOMME DOIT VIVRE!! TU ES MA RAISON DE VIVRE…alors… si je dois me protéger contre toi je ne vois qu’une solution.

Il avait dit les derniers mots d’un voix douce, d’une voix de nouveau sereine. Si Gabriele lui demandait de se protéger de lui, de se protégé de ses souvenirs, il n’y avait qu’une solution. S’il ne la prenait pas, il vivrait dans un calvaire éternel, car ses sentiments, sa perception des choses ne lui permettaient pas un autre choix. Glissant sa main à sa ceinture, il y prit l’arme à feu qui y était installé. Doucement, tranquillement comme s’il faisait autre chose, il en retira le cran de sûreté et pointa l’arme dans la direction de son frère.

-J’espère simplement que tu me pardonneras Gabriele. Ce que tu me demandes est trop difficile… Trop dure pour moi…

Retournant l’arme contre lui, il tira un coup, la balle traversa son corps au niveau de l’estomac. Le contrecoup du tir envoya le corps du jeune homme par en arrière sur le sofa sur lequel il s’effondra. Le sang commença aussitôt à ruisseler sur le cuir pour tomber sur le plancher ciré du salon de Gabriele. La douleur était tellement présente que Nathaniël ne la sentait plus, comme s’il était sur un petit nuage. Fermant les yeux, il se laissait aller dans ce qu’il croyait être ses derniers moments sur cette terre.

Gabriele eut un léger cri en voyant son frère prendre l’arme. Non il n’allait pas…. Si, il allait, il le fit, et Gabriele sentit son sang ne faire qu’un tour en voyant la balle traverser le corps, puis la douleur s’inscrire sur le visage, et enfin son frère envoyé contre son sofa, ruisselant de sang sur le cuir. Purée, son sofa était mort, après un tel traitement ! Mais son frère… Quel con pour faire ça ! Est-ce qu’il comprenait vraiment l’implication de son geste ou était-il simplement que trop inconscient pour comprendre !???

« Scheiße !! Nicht stirbt hier mein Brüder ! Du kann nicht !! » (1)

Gabriele parlait instinctivement une de ses langues maternelles quand ça n’allait vraiment pas, il se précipita vers son frère. Ce dernier semblait planer, normal, la douleur avait eu son paroxysme, il pouvait crever d’un instant à l’autre… Gabriele se maudit intérieurement, avant de poser la main sur le corps de son frère. Heureusement, son éducation lui avait fourni des connaissances partout. Il força son frère à le regarder, même si ce n’était que d’un œil.

« Si tu meurs ici Nathaniël, alors t’auras tout fait pour aggraver mon cas. »

Sa voix était glacée, comme son cœur gelé. Il ferma ses yeux dorés un instant et chercha dans la moindre de ses cellules la parcelle mutante qui lui permettrait de faire ce qu’il voulait. D’abord il attira la balle hors de la plaie, avant de conjurer un fer rouge en forme d’oiseau, qu’il appliqua sur la peau de son frère pour refermer la plaie, en quelques secondes à peine, il avait fait plus qu’un médecin. La plaie était refermée, et le sang était aspiré par le cuir, maintenant c’était à Nathaniël de vivre.

« Tu ne vis pas bordel ! Tu survis ! Moi aussi, je n’ai montré à personne comment vivre ! Alors a moins que tu ne veuilles me faire culpabiliser et tu es loin d’y arriver, la seule chose que tu fasses c’est être lâche et ne même pas mériter toutes les souffrances que tu as eu ! Ni que j’aie essayé d’y remédier !»

Il n'avait pas perdu son sang froid, était resté de marbre extérieurement. Sa carapace a lui.

(1): Merde! Ne meurs pas ici mon frère! Tu ne peux pas!!

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Nathaniël planait sur son petit nuage. Plus rien ne le dérangeait, plus rien ne l’accaparait et ne le concernait. Il n’était plus obligé de se forcer une carapace contre toute cette douleur qu’il cherchait à ne plus ressentir, qu’il avait fermer à double tour. Maintenant il pouvait la laisser sortir, il pouvait hurler mentalement contre tout ce qui l’avaient blessé, contre tous ses sentiments qu’il ne pouvait plus vraiment vivre et contre ceux qu’il n’aurait jamais aimé expérimenter.

Pourtant dans sa semi conscience, il entendit vaguement des mots, des mots d’une langue qu’il ne connaissait pas. De l’allemand si il écoutait bien, mais son cerveau était au monde ralentit. (N.J. : Euh…. Nathy tu es toujours en monde ralentit… -_-) Pourtant, lorsque cette voix lui demanda d’ouvrir les yeux, de le fixer, Nathaniël obéit. Il ouvrit difficilement les yeux, sa vision plus flou que d’ordinaire pour tomber sur ce qu’il jugeait être la silhouette de son frère cadet.

Toujours dans son monde, il sentit qu’on retirait quelque chose de son corps. Une pensée fugace comme quoi ce devait être la balle lui traversa l’esprit pour rapidement être remplacé par une douleur plus forte plus vive. L’homme ne put s’empêcher de geindre fortement sous cette torture. Ce simple son, lui fit prendre conscience du goût de fer, du goût du sang qui emplissait sa bouche. Finalement, l’aîné des deux frères décida de prendre la parole, un peu plus réveillé maintenant.

-Ga…gabri…ele…

Sa voix était extrêmement faible. Rien que d’avoir prononcé le prénom de son frère lui avait coûter énormément. Néanmoins, il se faisait un devoir de dire certaine chose à son frère maintenant.

-Suis… un lâ…lâ…che…

Encore une fois, un long silence que l’on croit interminable, mais il reprend encore une fois son souffle et prononce de nouveaux mots.

-Ya… ya… rien… pour… mo…moi… i…ci…

Oui. Plus rien ne le retenait ici. Son frère lui avait suggérer d’oublier ce qui le hantait, de faire une croix sur ça. Hors il l’avait dit à Gabriele, il préférait mourir que de l’oublier, car si physiquement il restait vivant son âme serait détruite, morte. Refermant les yeux, il se laissa aller, décidant de ne pas se battre, car rien ne le retenait ici. Il l’avait dit, il n’y a rien sur cette terre pour lui.

Gabriele écouta patiemment son frère, ses mots si faibles qui pourtant étaient audibles pour lui. Son énergie était presque épuisée, l'effort avait été trop grand, mais Gabriele savait se surpasser. Il sourit, un sourire clair, limpide, presque amusé et narquois.

"Un lâche. Oui. Ca, c'est sur. Mais quand à savoir si rien ne te retiens... alors là, tu fais fausse route!"

Gabriele se rapprocha de son frère, pour murmurer quelques mots, en allemand d'abord, puis normalement ensuite, pour que son frère comprenne ce qu'il allait faire. Pas question que sa seule raison de tenir ici a part la destruction de l'humanité quitte ce monde. Ce serait trop facile, lui il n'avait pas acès à ce recours et le refusait aux autres. Un égoïsme pur qui pouvait cependant sauver.

"Ich wird hilf dich für finden wer kann hält dich hier.. Je vais t'aider à trouver qui te retiendras ici..."

Et Gabriele se rapprocha encore jusqu'à poser ses lèvres sur celles de son frère, peu importait les fragrances de sang qu'il devinait, il unissait leurs lèvres doucement et tendrement pour une petite seconde, sans plus s'attarder.

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

De nouveau, l’aîné plongea dans un état second, un état de léthargie qui le laissait dans un bien-être malheureux. Malheureux, car ce n’était pas de cette manière qu’il aurait aimé finir. Pour tout dire, il était vrai qu’il avait agi sur un coup de tête, mais il avait eu besoin de ce geste et ne le regrettait pas.

C’est avec beaucoup de surprise que Nathaniël sentit les lèvres de son frère sur les siennes. Il n’avait pas entendu un traître mot de ce que Gabriele lui avait dit. C’est pourquoi ce simple geste le retint du côté des vivants. Son regard troublé, empli d’une douleur qu’il ne ressentait plus vraiment croisa celui du mutant.

-C’es…c’est un… bai…bai…ser d’a…d’adi..eu??

C’est l’une des hypothèses qui vint en premier dans la tête du jeune homme. Pas qu’il ne croyait pas qu’il ne pouvait y avoir d’autres raisons, mais il n’avait pas vraiment la tête à chercher d’autres explications plausibles.

Durant une seconde, Gabriele fut tenté de penser que son frère était un décérébré, ou qu'il avait été lobotomisé ou uen victime d'une ablation neuronale poussée pour émettre uen telle hypothèse. Mais avec un peu de recul, c'était presque compréhensible comme réaction.

"Nan. Un baiser d'avenir, idiot."

Et pour appuyer ses dires, il l'embrassa de nouveau, appuyant un peu plus fort cette fois pour qu'il comprenne un peu mieux.

Gabriele était un des être le splus complexes. Embrasser celui qu'il hait. Pour lui permettre de rester. Pour continuer de le hair. Du moins il le croyait. Soigner un ennemi. Pour le garder en vie. Pour qu'il reste son ennemi. Il faut garder ses amis près de soi et ses ennemis plus près encore. Il l'appliquait. Sans avoir vraiment ce qu'il y avait derrière, en réalité, pourquoi il refusait de voir son frère disparaître ainsi.

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Clignant des yeux comme un imbécile, Nathaniël se demandait s’il avait bien comprit. Pour l’avenir… Son frère lui donnait un baiser pour l’avenir… Mais quel était l’avenir qu’ils auraient si cette guerre ne finissait pas… Tel était la question… Quel serait leurs lendemains si ce n’est trouver des morts un peu partout ou encore des complots.

Pourtant, l’homme oublia vite ses pensées pour reprendre contact avec la vérité. Son frère l’embrassait de nouveau. Ce baiser semblable à l’autre, mais si différent en connaissant sa raison exacte.

Gémissant doucement, Nathaniël entamma un mouvement pour se relever, pour s’installer plus confortablement sur ce sofa taché de son sang. Malgré toute sa bonne volonté, il n’y arriva pas, se soulevant d’un centimètre pour aussitôt retomber sur le divan. Soufflant, il prononça deux mots.

-Quel…a…ave..nir??

Gabriele sourit et changea la matière du fauteuil qui absorba le sang en entier avant de redevenir du cuir. Cela avait usé presque toute son énergie. Il réfléchit un instant avant de répondre à son frère quelque chose de sensé.

"Un avenir complexe, étroit, entre haine et autre chose, un combat, un ensemble, un avenir vivant où on se raccroche à quelque chose pour continuer. Un avenir avec un sens qu'on en doit pas perdre de vue sans rien d'autre qui compte. un avenir à notre hauteur, simplement, Nathy."

Gabriele posa son front contre celui de son frère, s'il avait été télépathe il aurait lu ses pensées, mais ce n'était pas le cas, et de toutes manières il aurait été trop fatigué pour le faire.

"Mais pour cet avenir, tu dois cesser tes mouvements inutiles, tu es trop faible physiquement."

Ben oui, on frole la mort et on en revient, mais pas en pleine forme, c'est bel et bien normal, il devrait se reposer!

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

-Tu…tu… es sur… que si…j…je dors…je…va..vais…me ré…veil..ler…

C’était une question tout à fait légitime. Ce n’était pas qu’il voulait mourir maintenant que son frère lui offrait un avenir quoi qu’incertain, mais son corps ne répondait pas toujours à ce que lui voulait. La preuve était sa perte de vision, mais également sa faiblesse lorsqu’il avait voulu éviter son viol.

Fermant les yeux, complètement lessiver, Nathaniël sourit doucement. Il n’attendait qu’une chose, se forçant à retarder le moment où la fatigue gagnerait sur son état conscient, où il s’endormirait dans un avenir incertain de réveil, un peut-être. Il attendait la réponse de son frère, son assurance comme quoi il veillerait sur lui, qu’il l’empêcherait de rendre son dernier souffle de vie dans son inconscience. Parce que de son côté il allait se battre pour lui, pour Gabriele, pour leur avenir commun, mais surtout pour sentir de nouveau ses lèvres douces sur les siennes.

Malheureusement, ses pensées se firent de plus en plus lointaines, tandis qu’il perdait du terrain. Enfin tout fut noir. Il s’était endormi ne sachant rien de la réponse de son cadet. Ne sachant rien d’autre qu’il y aurait peut-être un lendemain ou non.

Gabriele voyait bien que l'état de son frère était inquiétant et qu'il tomberait bientot dns l'inconscience. Quand il fut certain, à sa respiration, qu'il dormait, il répondit à la question, repoussant une mèche du visage de Nathaniel et conjura avec ses dernière forces de manipulatiob une couverture douce et chaude qu'il étendit sur son frère.

"Ouais, je vais veiller à tout ça. Par contre demain... Bah on verra bien."

Il se leva, puis alla dans sa chambre pour se changer. Il ôta son haut moulant, restant torse nu chez lui, et mit un pantalon en lin un peu plus large en bas. Une serviette autour du cou, il alla vers la cuisine, se servit de l'eau glacée, un café, mit un peu de musique et se prépapra à veiller son frère, une nouvelle nuit blanche.

"Du bist ein Idiot... Ja wohl ich wird hilf dich..."

*N'empêche, faudra nettoyer ce souk après... un vrai carnage! Note pour le futur: lui faire ranger tout ça au réveil!*

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Nathaniël était suspendu dans le vide, la tête en bas ou en haut il ne le savait pas. Il n’avait aucune conscience de ce qui l’entourait sauf cette impression de vide étouffante, cette chaleur incendiaire qui l’accaparait. Essayant de bouger pour échapper à ces sensations désagréables, il se retrouva incapable de faire le moindre geste, comme si son corps ne lui obéissait plus.

Dans un tourbillon de couleur, des objets et des formes apparurent autour de lui. Il regarda d’une vue embrouillée autour de lui pour voir que des chaînes le retenait. Il semblait nu sur cette table, nu et à la porté de n’importe qui. Essayant de tirer sur ses poignets, rien ne se passa sauf si ce n’était ressentir encore un fois de la douleur dans tout son corps. Relevant la tête, il vit un homme. Lorsqu’il parvint à l’identifier pour de bons, un gémissement étranglé franchit ses lèvres vite suivit par des plaintes misérables.

-Laissez moi… N’approchez pas… Hmmm… Je ne veux pas… Non…

L’homme continuait d’approcher ne laissant rien présager de bons pour le jeune homme étendu. Dans son sommeil, il se mit à s’agiter un peu, continuant de supplier inlassablement à cet homme qui un jour l’avait violenté.

Gabriele était toujours alerte, occultant la fatigue physique pour cette promesse. Mais quand son frère commença à convulser et à parler dans son sommeil, il eut un petit temps de réaction. Que faire?!

Il s'approcha de Nathaniel, posa sa main sur son front et murmura à son oreille des paroles douces, en allemand pour qu'il se calme, sans prêter attention au sens. Il fallait que ce cauchemar lui passe mais il ne fallait pas qu'il se réveille, sinon il le reprendrait dès qu'il aurait les yeux fermés.

"Nathaniël... Ein stattlicher Man auf du.... kann nicht ein kleine Bruder sein fur mich... Du bist ein Traüm, ein Engel, eine Stern, mein Himmel und mein Welt... Bleib stille, ich bin da....An deiner Seite..."

Sans cesse il lui répétais qu'il ne pouvait pas être simplement son frère en étant aussi beau, qu'il était un rêve, un ange, une étoile, son ciel et son monde, lui demandant de rester tranquille, lui disant qu'il était là, à ses côtés... Il faisait tout son possible pour le calmer.

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Dans son cauchemar, l’homme s’approchait toujours, de plus en plus près de lui. Il pouvait sentir son souffle chaud, un souffle qui puait l’alcool, sur sa peau. L’envie de vomir le tenaillait, mais alors que l’homme alla pour déposer ses mains sales sur lui une nouvelle fois, Nathaniël aperçut une petite lumière au dessus de lui.

Elle semblait prendre de l’ampleur et faire reculer l’homme pour le plus grand bien et soulagement de la victime, c’est à dire notre beau et noir jeune homme. D’une voix douce, qu’il ne reconnut pas dans son inconscience, on lui murmurait de douce phrase malgré la langue qui lui était étrangère. Cette voix faisait écho à un souvenir qu’il ne parvenait pas à ramener à la surface.

Arrêtant de se débattre suite à l’éloignement de son agresseur, le jeune Corbeau s’était détendu, étant beaucoup plus calme. Son sommeil redevint profond et récupérateur tandis que dans un dernier soupir, avant de se laisser couler dans les ténèbres de son subconscient, il murmura un nom.

-Gabriele…

Gabriele ne faisait que répéter inlassablement ses paroles, même pas sûr d'y croire, mais il put aisément constater qu'elles avaient de 'leffet sur le dormeur, qui se calma doucement, pour finalement plonger dans un véritable sommeil réparateur et salvateur. Ouf, le cauchemar était passé. Gabriele allait s'asseoir un peu plus loin quand un murmure le retint.

Son prénom.

Souriant, attendri, et réduisant les lumières de la pièce pour n'en rien gêner le sommeil de son frère, Gabriele alla chercher de quoi écrire et s'installa pour sa nuit blanche, un stylo, des fueilles, du correcteur, un boisson...Il demeurerait là toute la nuit s'il le fallait.

Et c'est ce qu'il fit, jusqu'à l'aube. Il avait beaucoup écrit, et s'étaait peu reposé, de ce fait ses réserves d'énergies ne s'étaient que peu régénérées. Il ne se rendrait au QG que plus tard, c'était évident, quand son frère irait mieux. Et rares étaient ceux qui avaient assez d'audace pour venir chercher leur leader alors...

*N'empêche, moi j'suis fatigué! Et il me faudra plus qu'un peu de caféine pour me redonner du tonus! Parce que veiller quelqu'un c'est chiant! -_-'*

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Le reste de la nuit de Nathaniël ne se passa sans aucun autre cauchemar au tableau. À l’aube le Corbeau se réveilla, prenant conscience de tout ce qui l’entourait. La première chose qui occupa son esprit fut la douleur cuisante qui venait de son abdomen, ou plus précisément du niveau de son estomac. Puis se furent la sensation du divan sous son corps, les odeurs qui planaient dans la pièce ainsi que les bruits qui s’y faisaient entendre. Il distinguait nettement la respiration de son frère, mais également le bruit du vent au dehors.

Ouvrant finalement les yeux, tous les événements de la veille lui revenant en tête, le jeune homme savait ce qui lui restait à faire. Délicatement, sans froisser ses muscles endolorie, mais également empirer sa blessure au ventre, il s’assit. Ignorant toute réaction pouvant venir de son frère et se concentrant pour oublier la douleur qui irradiait dans sa tête, Nathaniël amorça un mouvement pour se relever debout.

Peut-être était-ce la chance, ou bien sa bonne étoile, mais il réussit à se tenir debout, sur ses jambes vacillantes. Laissant passer la sensation de vertige qui l’assaillit, l’homme se retint de montrer tout signe de douleur quelconque, même si en son fort intérieur il savait que Gabriele n’était pas dupe. D’un ton toujours aussi rêveur qu’était celui qui le définissait, l’aîné remercia son frère.

-Je vais partir… Tu veux sûrement te reposer… … Merci…

C’est dans un mouvement incertain, mais qu’il voulait faire paraître certain, qu’il se tourna vers le hall d’entrée pour aller prendre son manteau. Franchissant le coin du salon et entrant dans le hall, se pensant invisible par un observateur du salon, il s’appuya sur un petit meuble afin de ne pas tomber. Il leva un bras pour prendre son manteau, mais le redescendit bien vite avant d’avoir réussit à atteindre son objectif. Il avait trop mal. Nathaniël décida d’attendre que la douleur se calme un peu avant de faire un nouveau geste.

La nuit avait été longue, et Gabriele en avait profité. La pile de feuilles en était la preuve flagrante. Voyant que son frère était réveillé, il fut tenté de le forcer à se recoucher immédiatement mais finalement se rétracta. Il préférait encore le regarder un peu, voir ce qu'il ferait, a quel point il avait confiance en le peu de force qui leur restait.

Le spectacle fut assez intéressant pour le mutant, la volonté humaine pouvait vraiment faire faire beaucoup de choses. Il lui semblait que son frère faisait tout pour qu'il ne voie pas à quel point il devait souffrir, mais c'était peine perdue, ses traits étaient peut-être neutres, mais son attitude le démentait inconsciemment et Gabriele n'était pas si bête, ni aveugle.

"Essaye un peu pour voir."

En effet, Gabriele doutait que son frère y arrive. Il était partisan de ceux qui pensent que ce sont les erreurs qui font avancer les choses. Il attendrait donc que son frère ne tombe pour lui démontrer qu'il ne le pouvait pas. Et il n'eut pas à attendre longtemps, il vit bien son frère s'appuyer pour tenir droit, et se leva. Arrivé dans le couloir, il posa la main sur l'épaule de Nathaniël et le forca doucement à se retourner.

"Je suis peut-être un mutant, une créature non-humaine, mais j'ai des valeurs et un coeur. L'une de ces valeurs est de ne pas laisser quelqu'un de proche dans la douleur, alors fais-moi le plaisir de te laisser faire, que je t'allonge et prenne soin de toi avant que je ne le fasse de moi-même."

Son ton était sérieux, et son pouvoir de mutant, bien que peu régénéré bouillonnait dans ses veines. Il ne laisserait pas partir son frère. Question d'honneur au moins, si ce n'était autre chose.

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Alors que Nathaniël se retenait d’haleter sous la douleur, toujours appuyé sur le meuble du hall d’entrée, il sentit une main se poser sur son épaule. Secouant lentement la tête de gauche à droite, l’homme soupira tandis qu’il se retournait sous la pression et demande de son frère. Les mots qu’il entendit voler dans l’air chaud de la demeure firent apparaître une étincelle dans les yeux du chef des Sauveurs. Comment pouvait-on dire de soi qu’on n’était pas humain… Il ne le savait pas, mais pour lui, rien n’était plus humain que Gabriele et les autres mutants.

-Tu es humain Gabriele… Je dirais même plus humain que bien des gens que je connaisse en commençant par ceux qui jadis étaient mes parents et les tiens… Tu es semblable à moi à bien des égards, mais l’unique différence, c’est ton don… Rien d’autre…

Étant dos au petit meuble d’entrée, l’homme s’appuyait désormais sur son frère pour ne pas flancher, malgré les protestations évidentes de tout son corps. Nathaniël ne voulait pas profiter plus de l’hospitalité de son frère, car il voyait bien qu’il lui causait plus de soucis qu’autres choses. Néanmoins, il décida d’avouer sa défaite face à l’argumentation de son frère… C’était pour dire, qu’il était en position de faiblesse devant son cadet.

-Je veux pas faire le ménage…

Gabriele se retint de rire car là n'était pa sle moment, mais la notion d'humanité était rédicalement différente chez lui que chez son frère. Un sujet de plus où leurs avis divergeaient, mais c'était normal. Gabriele sourit doucement à son frère et ne put retenir une remarque.

"Alors tu feras la cuisine en dédommagement quand ca ira mieux. Allez, j'vais te monter dans une chambre. Tu y seras plus à l'aise qu'ici ou dans le salon."

Le Mutant se concentra et changea d'apparence pour acquérir plus de capacité physiques, et souleva son frère sans qu'il puisse protester d'aucune manière, avant de monter l'escalier jusqu'au premier étage et le déposer sur le lit de sa chambre à lui, une chambre étonnante, avec un lit à baldaquin en ébène et draps de soie bordeaux, des meubles classiques mais ornés de gravures antiques et un psyché majestueux style Louis XVI.

"Bon, Nathaniël. Je ne suis pas expert en blessures mais... Je suis expert en manipulation moléculaires. Alors si tu le désires, je peux faire quelque chose pour que ton corps ne ressente plus cette douleur de manière temporaire."