Hall d'Entrée

Personne n'aurait aimé être là en cet instant. D'ailleurs, il n'y avait presque personne. Qui aurait été assez fou pour braver la colère froide et terrible qui émanait de cette jeune femme?
Femme?
Oui. Gabriele avait changé d'apparence. Une splendide jeune fille, pas plus de seize ans, aux longs cheveux d'un ébène glacé, un peu claire, des yeux bleus ciel, un top noir et un pantalon moulant, trop moulant, un manteau long, elle était sombre comme la nuit. Gabriele n'avait pas envie de jouer aujourd'hui.

La mission du groupe C avait échoué. Ils devaient neutraliser un couple de scientifiques qui avaient un peu trop abusé de leur si précieuse science, jouer à Dieu ne leur réussiraient pas. Elle avait, jusqu'ici, simplement envoyé des avertissement. Mais là.... Non. Un petit garçon anonyme était mort, elle ne pouvait pas le supporter.

Alors elle les avait poursuivis dans tout le Centre. Pas de chance, elle connaissait tous les recoins de l'endroit où elle avait grandi. Et maintenant, ils étaient dans le hall, terrorisés. Ils ne pouvaient pas sortir. Mutation moléculaire. La porte devint béton. Bloqués.

Un pas, un autre.

"La vie! C'est cela que vous emportez avec vous! Vous n'êtes que les raclures imparfaites d'un univers imparfait! Que croyez vous faire? Supplanter Dieu? Voyez ce que peut faire votre création!"

Sa voix était claquante, la femme se mit à pleurer, son mari essayant de reprendre contenance, de lui répondre. Qu'importe? Gabriele était loin de les écouter. Elle changea sa main en une lame acérée. Deux pas d'élan, elle sauta en l'air et d'un coup en biais le tua net. La tête roula au sol, le sang éclaboussa le mur et la femme hurla. Gabriele se pencha vers elle, à deux centimètres de son visage.

"Dites bonjour à l'Eternel si vous le voyez...ou Lucifer, au choix!"

Et elle planta la lame dans son coeur. Net aussi. avant de l'en retirer et reprendre une mai normale, la secouant pour en faire partir la majeure partie du sang, avant de se lécher les doigts. Un femme tébéreuses et fatale. Mortelle.

La jeune fille ne sursauta même pas, éssuyant une dernière goutte de sang. Elle leva les yeux vers le mutant et son regard ne se fit pas plus compatissant que la pierre des murs. Un rictus amusé fleurit sur ses lèvres à la question.

"C'était ta mère?"

Question simplement rhétorique! Puisqu'elle l'avait entendu s'exclamer. Elle mit ses mains dans ses poches, rejetant ses longs cheveux en arrière d'un mouvement de tête.

"Qui je suis? Je suis celle qui vient de les buter en bonne et due forme. Encore une question stupide ou tu vas te montrer aussi intelligent que le sont la plupart des mutants?"

Gabriele avait une fraîcheur dans la voix qui aurait fait pâlir un glacier.Elle voulait détailler ce nouveau venu. Et quoi de mieux qu'énerver pour mieux cerner? Elle se baissa et enleva une tâche de sang sur son manteau pour la porter à ses lèvres, pas envie d'être couverte de sang, ce serait manquer de classe, franchement.

"Qui es-tu? Toi?"

Mmh... Un indifférent. Bien, intéressant.
La jeune femme se passa la langue sur les lèvres. Il était interessant ce jeune homme. Et son pouvoir.... 'passer dans le mur'? Un passe-muraille? Intéressant alors! De mieux en mieux, comme quoi on était jamais mieux servi que par soi-même.

"Il est vrai que s'ils me voient ici, j'aurais de sproblème.... du moins ainsi."

Gabriele eut un sourire malsain et son corps changea lentement, parcouru d'ondes qui changèrent encore plus son teint, plus pâle encore, ses cheveux d'argent, ses yeux d'or et surtout rendirent ses vêtements encore plus moulants. Il portait toujours des vêtements qui lui iraient à la perfection, quel que soit son sexe.

"Ils peuvent me trouver, ils ne feront rien contre moi. J'ai parfaitement le droit d'être ici.... puisque je vis au dernier étage. En fin, petit orphelin, je ne connais toujours pas ton nom, mais ce n'est qu'une perte de temps. Un loup mord avant de montrer les crocs. Tu n'es qu'un louveteau à peine capable de les montrer."

Gabriele claqua des doigts et les murs absorbèrent le sang, comme s'ils étaient fait d'éponge. Il utilisait certes beaucoup son pouvoir en ce moment, mais l'ennui était plus fort que la prudence.

Gabriele n'avait pas la possibilité d'être invisible, mais ce n'était pas un problème. Les vigiles n'étaient que des humains après tout! Et même si l'envie de les tuer était présente et se ressentait autour de lui, il préféra ne rien faire. Pour continuer la conversation avec le louveteau probablement. Le chef des Purgateurs retint donc ses instincts pour sourire, s'adossant au mur précédemment tâché de sang, laissant le passage libre aux vigiles.

"-Que s'est-il passé ici Monsieur Verlassen? Avez-vous vu quelque chose d eplus que monsieur Stern ou...?

-Je viens d'arriver. Les corps étaient là. Il serait vraiment dommage de les laisser dans cet état, une bien trop mauvaise réputation pour ce centre.

-C'est vrai? Les gars, enlevons ça de là, il doit y avoir de la place à la morgue.... Toutes nos condoléances monsieur Stern..."

Discrètement, Gabriele posa sa main au mur et lui rendit ses composants orignels. Personne n'aurait deviné qu'il était l'instigateur de tout cela. Et durant ce temps, il n'avait même pas regardé l'autre mutant, parfaitement glacial comme à son habitude. Les vigiles s'activaient pour enlever les corps des deux humains.

"Du calme, louveteau, les talents dépendent des temps... tu peux être aussi doué que tu le veux, si tu ne te sers de rien tu es aussi inutile que mignon, et donc une personne de moins dans mon camp ou le leur."

Gabriele eut un éclat de rire bref mais plein de vitalité. Une bonne raison? Il n'en avait auucne à donner. On adhérait à son idée, ou pas. On le suivait, ou pas. Il arrivait toujours à ses fins par ses propres moyens, et ce depuis qu'il avait fomenté la Première Révolte des Mutants. Seul ou à mille, son idéologie vivrait de toutes façons. MAis si le louveteau aux crocs émoussés voulait être persuadé.... Pas de problème. Cela pouvait se faire aussi. Même si pour l'instant, l'heure était plutôt à sortir du centre.

Pas que Gabriele n'aime pas ce lieu, non, en fait il le haïssait. Mais l'odeur encore présente du sang lui donnait envie de déchaîner ses instincts, et il n'avait pas envie d'être un bête de sang aujourd'hui. Il avait fait ce qu'il avait à faire, donc il navait plus rien à faire ici.

"Où veux-tu aller?"

Rien qu'à voir l'inclination du corps du jeune homme, Gabriele aurait parié qu'il voulait traverser le mur. Et donc qu'il l'amènerait avec lui s'il voulait le suivre. Pouruqoi pas? Ce pourrait être amusant...et c'était toujours différent de ce qu'il avait l'habitude de faire.

"Quand à mon nom.... mmh, il est gravé sur le mur du couloir des Expérimentations. Gabriele Verlassen. Et toi? A moins que tu préfère que je t'apelle Louveteau?"

Gabriele traversa le mur avec le louveteau, et cela l'amusa autant que cela l'intrigua. En effet, il trouvait étrange de traverser un mur solide alors que son corps personnel devenait éthéré pour ce faire. Enivrant, amusant, étonnant, interessant, voilà comme il aurait qualifié cela. Utile aussi. Pour de l'espionnage. Des vols. Des missions secrètes.

Ce garçon commencait enfin à soulever un intérêt réel aux yeux du Leader, et il se garda bien de tout commentaire. Mais il apprécia de connaitre enfin le nom du garçon, apparemment, son surnom ne lui plaissait pas. Comme c'était étrange! se dit-il, ironiquement.

"Lyjar....celtique d'origine, Stern, une étoile.... tes parents étaient bien inspirés. Mais non merci, les fantômes ne sont pas ma tasse de thé et se jouer de humains, pas ma priorité. Même si cela peut prêter à confusion."

Gabriele secoua légèrement sa tête, et, d'une main libre, attacha ses cheveux en une queue de cheval basse, avec un geste trahissant l'habitude machinale de celui qui se recoiffe mille fois pas jour sous cette apparence du moins.

"Donc de préférence, discrétion et efficacité, si c'est possible. Petit Louveteau dveiendra peut-être un Loup qui hurlera sous le ciel étoilé?"

Gabriele poussa la porte avec un sourire satisfait. Il avait réussi à susciter une réaction chez l'autre mutant, c'était pas trop tôt. Et la proxitimité occasionnée avait été des plus profitables. Le soleil du dehors le gêna alors qu'il passait, et discrètement il mit une main dans sa poche et créa une paire de lunettes de soleil qu'il sortit et mit afin de préserver ses yeux du soleil. Lors qu'il retrouva l'autre mutant, il se mit si près de lui qu'on aurait pu les croire ensemble pour lui murmurer à l'oreille.

"Accorder de l'intérêt à quelqu'un, quelle que soit la manière, est toujours une proposition quelconque. Je t'estime, Lyjar, sache le, c'est rare."

Gabriele sourit et se détacha de Lyjar, restant cependant à quelques pas. Son regard était rendu insondable par la matière réfléchissante des lunettes de soleil, mais son sourire en disait long sur son esprit. Quelques secondes après, il reprit, d'une voix normale.

"Tu voulais aller chez toi? Alors guide moi, je ne connais pas le chemin."

Pas que Gabriele n'aime pas le soleil, mais il faisait chaud et son manteau n'était pas fait pour ca. Mais il ne le retirerait pas non plus, son top était trop dénudé dans le dos pour être décent....

Ils traversèrent les rues étrangements. Lyjar marchait en avant, habitué au chemin qu'il traçait à travers les gens, Gabriele le suivant quelques mètres plus loin, d'un pas tranquille, les mains dans les poches. Toujours tranquilles, ils arrivèrent devant la demeure du passe muraille qui l'oublia en entrant et vint finalement le chercher un peu après, lui faisant traverser le bois de la porte.

Gabriele songea qu'il devait être étrange tout d emême d ene rencontrer aucune résistance où qu'on aille. Peut-être aussi étrange que pour lui, lorsqu'en touchant un objet il aurait sans aucune hésitation pu en donner toute la composition interne, des molécules aux électrons sans se tromper. Arrivé au salon, Gabriele eut encore un sourire et se tourna vivement vers l'autre mutant.

"Pour te répondre... Lyjar, estimer quelqu'un, c'est lui porter un intérêt élevé. Et quel que soit l'intérêt que je te porte, je ne vois pas pourquoi je te traiterais différemment des autres. Tu n'es évidemment pas un débutant, soit, je peux te l'accorder sans peine. Mais es-tu la sagesse et l'expérience incarnée? Non. Alors je ne fais pas plus d'égards à ta personne qu'à celle des autres, ni même à la mienne. "

Gabriele le regarda fixement et intensément par dessus les lunettes de soleil.

Gabriele se mit à rire.

"D'accord."

Econome de ses mots Gabriele ôta son manteau et s'assis lui aussi, dans un fauteuil en face de Lyjar. Il enleva aussi ses lunetes de soleil qu'il posa sur le manteau sans plus y faire attention.

"J'avoue que j'ai envie de te connaitre Lyjar. Je n'ai jamais entendu parler de toi et ca m'étonne assez."

Gabriele était sincère, pour une fois. Mais ses mots n'en étaient pas moins soigneusement choisis pour exprimer le sens exact de sa pensée sans pour autant tout révéler, ne voulant pas l'effrayer non plus!!!. Et puis, il n'était pas non plus obligé de porter l'étiquette du chef ici, contrairement à l'extérieur ou aux yeux de tous, sous cette apparence, il n'est que "Gbriele Verlassen, Leader des Purgateurs". Alors que Lyjar ne le connaissait pas donc il n'avait pas à s'imposer un comportement.

"Et quand à te traiter comme un adulte, eh bien.... ca peut se faire."

Gabriele fut content que le jeune homme lui réponde. Il se savait étrange donc il n'aurait pas été surpris qu'il refuse tout net de lui parler, mais apparemment ce n'était pas le cas et c'était tant mieux.

Gabriele était quelqu'un qui se savait mystérieux et changeant, et qu'on aimait pas fréquenter au premier abord. Il jouait souvent dessus. Mais là, autant être soi-même, de toutes façons, ca changeait quoi? La seule chose positive que cela pouvait engendrer, ce serait une amitié. Donc....

"Mmh... c'ets vrai que c'aurait été problématique. De toutes façons, jamais les humains n'auraient du cautionner notre création, puisqu'ils essayent de jouer à la main de Dieu.... Mais ne nous étendons pas là dessus..."

Gabriele se passa un main devant les yeux et eut un petit sourire.

"Au moins, tes parents ont assumé ce qu'ils avaient fait.C'est rare."

Le mutant, Learder, sembla réfléchir un instant et tendit la main à son vis-à-vis, une main fine, blanche, parfaite, qui ne reflétait que le fait que Gabriele était quelqu'un de cultivé et aimant l'art, mais pas qu'il pouvait tuer, et dit:

"Tu as parlé de toi. Eh bien je suis Gabriele Verlassen, le Leader des Purgateurs. Quand à mon pouvoir a toi de le découvrir même si la métamorphose t'as déjà été donnée comme apercu! Je suis issu d'une vente, oublié des humains qui m'ont mis au monde, et mes parents adoptifs étaient des scientifiques qui voulaient m'utiliser comme arme.... Ils ne sont plus là pour voir à quel point leur arme est devenue puissante."

"Je serais bien resté, s'il ne m'avaient pas jeté dehors! M'enfin... oui, je veux bien quelque chose."

Le Leader des Purgateur écouta attentivement les propositions et opta pour la plus simple et la plus utile. Il ne voulait pas embarasser son hôte, déjà qu'il avait du mal à se faire accepter de ce dernier, autant ne pas en rajouter une couche non plus!

"Juste de l'eau, merci! Minérale de préférence, sinon courante, ca ira! Pas besoin de se casser la tête pour moi tu sais."

Gabriele suivit Lyjar du regard, souriant d'un air assez enigmatique. Il joignit les mains sur ses cuisses, attendant simplement le retour du passe-muraille.

Partagé entre l'envie de rire et celle de l'aider, Gabriele préféra ne rien dire et ne rien faire en attendant que la tempête se calme et qu'il se soit relevé. A ce moment là, il se leva et ramassa les débris de verre, qu'il rassembla et jeta à la poubelle, agissant comme s'il était chez lui plutôt que chez quelqu'un d'autre.

"Hum... eh bien, je crois que j'vais suivre ton conseil, parce que sinon je n'aurais rien à boire."

Après, il se servit un verre d'eau avec deux glacons et regarda son hôte en train de se soigner. Lui, il n'avait presque jamais besoin de se soigner, donc avait tout loisir pour regarder Lyjar, le détailler soigneusement, tout en souriant.

"Pas trop de casse? Le verre peut être assez méchant des fois, et j'aimerais pas que tu sois âbimé pour si peu... ce serait dommage!"

Gabriele laissa donc éclater sa joie intérieurement, par respect pour son hôte, et ne manqua pas de laisser son regard dériver sur le torse de Lyjar, le gravant dans son esprit et son excellente mémoire, avant de chsser ces pensées-là de sa tête pour avoir une conversation polie, courtoise et naturelle avec le passe muraille qui l'avait accueilli chez lui.

"De tout. De rien. Sauf du beau temps peut-être, parce que ce n'est pas un sujet très prenant."

Laissant un silence après cette tentative d'humour qui ne lui ressemblait pas vraiment, il reprit, un peu plus sérieusement.

"Belle maison. La tienne? Où celle de tes défunts parents?"