Une balade nocturne

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Nathaniël se promenait comme à son habitude seul dans la nuit noir, regardant le ciel en sillonnant les rues déserte de la ville malgré le danger d’être attaqué à tout moment. À son flan son arme à feu se balançait doucement au rythme de ses pas, seul mesure de sécurité qu’il s’était résigné à emporter avec lui. Tout son être respirait la douceur, la paix et la mélancolie tandis qu’il évoluait au sein de la ville endormie.

S’arrêtant sur le bord d’une fontaine, dans un petit parc qui était à l’abandon le plus totale, le jeune homme s’assit. Laissant une de ses mains glissée dans l’eau fraîche de la fontaine, il se mit à réfléchir aux dernières années qui venaient de s’écouler depuis qu’il avait quitter ses parents. Il ne regrettait pas cet acte, mais il lui arrivait de penser qu’il aurait pu faire quelque chose qui aurait ainsi évité tout ce qui était arrivé par la suite, la guerre.

Il repensait également aux recherches qu’il avait mené pendant une année pour retrouver son frère, pour lui expliquer que lui ne le fuyait pas, mais qu’il voulait faire plus ample connaissance avec lui. Ces recherches s’étaient soldées par la découverte de Gabriele dans l’autre camps tandis qu’il montait comme leader du sien, maintenant à peine âgé de vingt ans.

Soupirant il ferma les yeux, s’étendit sur le rebord de marbre de la fontaine, la main toujours à l’eau et se laissa bercer par le bruissement de l’eau. Une phrase franchit ses lèvres tandis qu’il laissait son esprit s’apaiser doucement.

-Gabriele… J’espère que tu te portes bien…

Gabriele avait laissé Lyjar, et après un passage chez lui, c'était accordé une balade. Ses envies de meurtre lui étaient passées maintenant, mais il n'avait pas envie d'être lui. La meilleure solution était encore de se transformer, non?
Le mutant, chef des Purgateurs, redouté de beaucoup et craint de tous, se transforma donc en un petit garçon, d'à peu près 10 ans, aux cheveux bruns hérissés en petits pics, habillé d'un pantalon noir un peu large et d'un tee-shirt blanc, baskets et baladeur dans les oreilles. Un beau contraste n'est-ce pas?

Il s'offrit le luxe d'une balade nocturne. Quoi? Un petit garçon seul dans la nuit? N'ayez crainte, il ne risque rien. Oh non. Après avoir marché dans les rues en regardant la lune, sa chère amie, il entendit la voix de quelqu'un dans le parc. Il reconnut la voix, mais les mots le firent s'approcher, étonné. Serais-ce un mélange de compassion et d'inquiétude qu'il percevait? Non, pas possible, pas de sa part, pas à son sujet!

Le petit garçon s'approcha, et Gabriele s'investit à fond dans son rôle, jusque dans la démarche et tout. Il ne voulait pas être reconnu.

"Monsieur? Il est tard non, pour faire une déclaration?"

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Ouvrant tranquillement les yeux après avoir entendu une voix près de lui, Nathaniël tourna la tête vers celle-ci. Son regard bleu noir rencontra la silhouette d’un jeune homme d’une dizaine d’années s’il se concentrait sur son physique. Pas le moi du monde inquiet, l’homme lui répondit d’une voix douce et mélancolique, la voix que tous lui connaissait depuis toujours. Malgré tout, cette fois semblait plus poignant de sincérité, de véracité que toutes les autres fois.

-Non… Il n’est pas tard pour faire cette déclaration… Il est simplement trop tard…

Relevant le regard vers le ciel, l’homme se perdit un instant dans ses pensées, ce disant que s’il l’avait dit plus tôt son frère serrait peut-être à ses côtés maintenant et ils pourraient évoluer l’un à côté de l’autre, se protégeant l’un l’autre sans avoir peur de l’avenir et des remarques objectes qu’on leur jetait parfois. Nathaniël pour ne pas laissé le jeune homme dans le silence lui expliqua ses pensées.

-J’aurais pu changé mon future et celui de quelqu’un d’autre, mais je me suis tu et voilà où je me retrouve. Je lutte pour la vie d’autrui au détriment de la mienne et cela m’indiffère complètement. Tu trouve ça normal toi??

Il oubliait un instant qu’il parlait à un enfant de dix ans en pleine nuit, tandis qu’il se replongeant dans ses pensées. Après tout, la majorité de ce qu’il vivait le laissait dans un indifférence quelconque ainsi que les gens qu’il rencontrait ou encore les discutions qu’il avait. Ce n’était pas pour rien que l’on ne l’approchait que rarement. La raison était fort simple, personne ne le comprenait réellement.

Gabriele soupira mentalement, c'allait être dur mais... le théatre est un don inné, n'est-ce pas? Et le chef des Purgateurs se vantait de le posséder, il allait donc voir s'il pouvait s'y conformer. Et arriver à assumer un tel rôle ne pouvait qu'être profitable!

"Hein?"

Il inclina la tête sur le côté et s'assit avec un peu de difficulté au bord de la fontaine, à cause de la hauteur. Puis il le regarda une seconde avant de sourire, d'un air purement enfantin, adorable, on aurait pas cru qu'il pouvait vous eviscérer avec ce même sourire!

"Moi j'crois que... Le futur et tout ça... c'est maintenant qu'on l'fait. J'veux dire... Pourquoi tu t'attardes sur le passé? Ca n'sert à rien... Faut aller de l'avant! Personne contrôle le temps. Et pis... Cette fille que t'as pas pu aider... elle est pas perdue, si?"

Il faisait exprès de dire fille, parce qu'il savait bien que son prénom, prononcé correctement, à l'italienne, sonnait très féminin. Il agit les jambes dans le vide durant quelques secondes, l'air songeur.

"Pis en plus, l'amour c'est toujours compliqué."

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Le jeune homme toujours sur le dos écouta d’une oreille attentive l’enfant malgré l’impression qu’il projetait. Soupirant de nouveau, il répondit néanmoins au propos du garçonnet avec toujours la même intonation vocale.

-J’aurais bien aimé te croire, mais il y a des futurs que tu ne peux recréer comme il aurait si certains propos ou actes aurait été portés.

Il prit un temps d’arrêt, fouillant dans la poche avant de son manteau pour en sortir une cigarette et un briquet. Allument la cigarette, il en prit une bouffée avant de se remettre à parler.

-Si cela avait été la haine d’une fille je crois que ça aurait pu être différent, mais lorsque c’est celle de son frère que l’on parle alors c’est un peu plus dure. Lorsque l’on perd l’amour d’un membre de sa famille, il est rare, voir impossible d’y trouver un quelconque repos… Et encore plus lorsque l’on sait que c’est de sa propre faute…

Nathaniël se remit à fumer tranquillement une nouvelle fois perdu dans ses pensées. Il finit par lever sa main, celle qui tenait sa cigarette, vers le ciel et pointé une étoile.

-Ce que je vais te dire est un secret, mon secret, car je ne l'ai dit à personne...Cette étoile est apparue le soir où j’ai perdu la moitié de ma vision… C’est celle qui me rappelle chaque jour que les événements qui se sont produit sont le fruit de ma lâcheté…

Le petit garçon baissa les yeux un instant. Gabriele, intérieurement, se sentait un peu mal à l'aise, mais... Pas encore prêt à se dévoiler. Autant continuer sur cette voie alors, parce qu'il ne pouvait pas se résoudre à tout briser maintenant. Alors il continua, avec sa manière de parler un peu spéciale.

"Ton frère. Désolé, Gabriele ça fais un peu fille... Bah... le slien familiaux, ca va ca vient, tu vas l'retrouver ton frère! L'a pas juré ta mort non plus! Si?"

Gabriele leva les yeux vers les étoiles. La lune était particulièrement belle ce soir, brillante, bien pleine et surtout, attirante comme jamais. Il aurait bien créé des ailes pour s'envoler la rejoindra, même si elle était bien trop éloignée.
Les étoiles constellaient le ciel comme les paillettes d'argent de la nuit. Magnifique spectacle. Mais les mots étonnèrent encore une fois le jeune homme.

"Perdu la moitié de ta vision? T'es bor...c'est quoi l'mot? Borgne...? Tu vois pas d'un oeil? Ou bien..."

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Malgré l’ambiance du moment, Nathaniël partit à rire sous les mots de l’enfant. Secouant la tête un moment avant de porter sa cigarette à ses lèvres, le jeune homme regarda l’enfant un doux sourire au visage.

-Je ne sais pas si il a juré de me tué, mais je sais qu’il me hait plus que tout… Enfin c’est ce que j’ai réussit à savoir sur lui…

S’asseyant pour être à côté de l’enfant, le noir lui prit le menton d’une main pour encrer son regard dans le sien avant de poser une étrange question à l’enfant.

-D’après toi, lequel de mes yeux voit et lequel ne voit pas??

C’était encore une fois une preuve de son comportement étrange. Il lui arrivait de demander ou de faire des choses qu’on aurait jamais cru être possible en de tels circonstances.

-Aussi je tiens à te dire que je ne suis pas borgne… J’ai toujours mes deux véritables yeux….

Intérieurement, Gabriele grinca des dents. Ne pas faillir. Garder son aspect necessitait une concentration optimale, il ne fallait pas qu'il se laisse distraire par le regard prenant de son frère. Surtout pas par le sien d'ailleurs. Il regarda fixement chaque oeil avant de secouer la tête, en silence, observant.

"Euh... celui qui n'suit pas le mouvement de ma tête au bon moment? Le euh... j'sais pas... le gauche peut-être?"

La question était bizarre quand même, à croire que c'était de famille d'être particulier? Enfin, Gabriele était plutôt content que son frère n'aie pour le moment rien remarqué. Son frère ainé. Qui semblait s'en vouloir. Pour lui. Le monde à l'envers! Un instant, l'image de lui vacilla, un demi seconde ou il parut plus mature, mais ce pouvait n'être qu'une illusion due au clair de lune!! Ouf!

"Mais alors si tu vois avec tes yeux, pouruqoi tu dis qu't'as perdu un peu ta vue? J'comprends pas ta logique..."

En fait si, mais autant pousser un peu plus loin...

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Un moment passa avant que le jeune garçon ne réponde à son étrange question avec hésitation. Nathaniël écouta sa réponse avec un petit sourire amusé, mais où la douceur restait encore bien marqué.

-En fait… Mon œil gauche ne suit pas toujours le mouvement de ta tête parce que j’était perdu dans la lune un moment… C’est l’œil droit qui est affecté…

Lâchant le visage de l’enfant pour pouvoir recommencer à fumer sa cigarette sans être désagréable pour le gamin, l’homme continua son explication sans réellement sans rendre compte.

-Je ne suis pas aveugle à proprement parlé d’un œil, mais parfois je perds la vue totalement pour quelques jours sinon le reste du temps je ne vois les choses qu’à travers un immense brouillard. D’ailleurs en ce moment je suis chanceux, car je discerne plus ou moins les détails de ta personne.

Retournant dans ses pensées, au moment où l’accident qu’il avait subi pour perdre la vue ainsi.

-Enfin… parfois je me dis que j’aurais mieux fait d’avoir perdu totalement la vue de cet œil… Et tout ça car j’ai voulu démontrer que les différences ne sont pas toujours mauvaises…

Gabriele soupira. Etais-ce le moment? Mmh... Son frère semblait perdu dans ses pensées. Pas joyeuses, d'ailleurs. Alors pourquoi pas? Envie d'étonner, il assurerais après s'il le fallait, autant se jeter à l'eau non?

"Hein? Différences? J'vois pas de quoi tu parles...Tu m'as l'air euh... normal? Ouais, normal! J'veux dire... pas si différent..."

La voix du petit garçon se fit plus grave, plus suave et sensuelle, alors que son corps s'allongeait un peu, s'affinait, et modelait doucement, les vêtemnts changèrent de forme jusqu'à n'être en fait qu'une chemise presqu'entièrement ouverte et un pantalon taille basse, les cheveux noirs s'éclaircirent, s'allongèrent, les yeux devinrent doré-argentés, la peau pâlit, alors qu'un sourire enigmatique ornait les lèvres de Gabriele, car c'était sa vraie forme.

"...des autres. Un corps normal, une psyché particulière à chacun, où vois-tu une différence, Cortez?"

En tout cas, celle entre lui en petit garçon et lui maintenant étit évidente. Seule l'expression de son visage, calme et simple, exprimait le sérieux de ses propos et leur neutralité. Pour une fois, il ne se moquait pas...

"Je ne pensais pas te revoir avant... longtemps."

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Nathaniël toujours perdu dans ses pensées écouta distraitement ce que le gamin lui disait et ne remarqua qu’une fois l’intonation de voix totalement transformé et l’apparence physique également, que le jeune homme devant lui était maintenant son frère. Aucun étonnement de se fit apparent. Le regardant dans les yeux avec l’expression qui était la sienne, ce qui veut dire mélancolie et douceur mélangé ensemble, il finit sa cigarette et la jeta au loin.

-Je ne vois aucune différence… Ce n’est pas moi que j’essayait de convaincre, mais quelqu’un d’autre… Personne à qui je dois de mettre fracassé la tête contre un meuble et d’avoir perdu la vue…

Soupirant, il s’étira, les bras bien dans les airs et tendit une main vers les cheveux long de son frère pour en attraper une mèche qu’il laissa glisser entre ses doigts.

-Moi aussi je ne m’attendais pas à te voir si tôt Gabriele… Même si j’ai souvent tenté de provoquer cette rencontre…

Alors qu’il essayait de distinguer un peu mieux la silhouette de son frère ainsi que ses traits, sa vue recommença à se brouiller du côté droit. Fermant les yeux, il se massa les tempes un petit moment avant de les ouvrir de nouveau. Un côté plonger dans le noir et l’autre voyant Gabriele dans le clair de lune. Un nouveau soupir, résigné franchit ses lèvres.

-J’aurai aimé te dire que tu as bien changé Gabriele et constater que tu te portes bien… Mais cela mais impossible dans le moment présent…

Nathaniël reprit la position dans laquelle son frère l’avait trouvé au début de leur rencontre et ferma les yeux se souciant peu de ce qui l’entourait. Conscient qu’il s’était révélé à son frère, mais indifférent au conséquence de ceux-ci.

-Tu dois te rire de savoir que je suis à moitié aveugle et que cela m’est arrivé juste après qu’ils t’ont jeté hors de la maison… Ils n’ont pas vraiment aimé mes propos après ça… Il faut dire qu’ils avaient reposé tout leur futur et leur espoir sur mes épaules…

Il ne savait pas si son frère était parti, ou encore s’il préparait quelques mauvais coups à son encontre, mais il désirait parler, lui faire savoir un peu de sa vie avant que de nouveau ils soient séparés. Il voulait essayer d’apaiser cette haine que son frère lui vouait ou du moins la comprendre.

-D’ailleurs je vais te dire… Ce qui me fait le plus mal ce n’est pas ma condition, mais le fait que je ne peux plus pratiquer la médecine… En fait j’ai interrompu mes études juste après ta rencontre… Tu as déjà pensé à suivre des études Gabriele??

Gabriele observait le comportement de son frère. Chaque geste était source d'informations, il avait été éduqué, pour ne pas dire programmé, ainsi. Et le problème de santé de son frère était évident, de par le massage de ses temps et son oeil qui ne bougeait pas. Apparemment, c'était sérieux.
Compatissant? Gabriele?
Non. Curieux.

Il faut savoir qu'il ne pouvait pas être malade, et son corps ne pouvait être altéré puisqu'il en maîtrisait la moindre parcelle. Pour lui, ce n'était qu'une source de curiosité. D'autant qu'il s'agissait de son frère. Il ne savait pas vraiment ce qui en découlait, juste qu'il faisait partie des Sauveurs et pas en tant que simple membre, c'était sûr.

Et il était humain.
Leur fils.

Gabriele se releva et se pencha vers son frère, laissant sa main caresser doucement le visage de son frère, une petite seconde, alors que ses longs cheveux, qui n'étaient pas noués, tombaient sensuellement entre eux, cascade d'argent. Son visage arborait un sourire amer.

"Des études? Réalises-tu seulement ce que tu dis?"

Sa main retraça le contour de la mâchoire avant de quitter la peau douce. Son regard se durcit, alors que son visage restait souriant, et la seule lumière de la lune leur épargnait la totale obscurité.

"Tu sais, ce système propre aux humains, l'éducation, l'école, le collège, le lycée... où l'on vous formate à des études à suivre pour vivre ensuite, travailler en tant que tel et enseigner à d'autres par votre travail ou votre comportement comment vous remplacer, moi je n'y ai jamais eu droit. Les 'cours' du CEG, c'était des sessions d'heures interminables où on disséquait vos comportements, vos savoirs, pour nous les graver et nous faire comprendre ce qu'il en était réellement."

Gabriele sembla un instant plus en colère que jamais, mais cela s'effaca rapidement, pour qu'il n'aie plus qu'un masque glacé lui tenant lieu de visage.

"A quoi cela servirait-il que je poursuive des 'études' puisque de toutes manières, mon avenir est lié à celui des mutants, qui, après tout, ne sont qu'une expérience n'est-ce pas?!"

Le ton de Gabriele était sans équivoque, il était clair et net que pour lui, c'était le propre des mutants, des sur-êtres nés d'une expérience, un usage détourné de la nature. Et il le reprochait de tout son être, fixant son frère sans ciller, de ses yeux dorés hypnotisants.

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Toujours sur le dos, les yeux clos, Nathaniël perçut un mouvement de la part de son frère. En effet, celui-ci semblait s’être levé et s’être penché sur lui vu l’ombre qui avait voilé la clarté qui filtrait sous ses paupières fermées. Pendant une seconde, il sentit la main du jeune homme à ses côtés sur son visage alors que ses cheveux venaient le chatouiller par endroit. Gardant les yeux fermés, l’aîné écouta ce que le plus jeune avait à dire.

Un interrogation lancée dans les airs avec amertume de la part de celui qui était du même sang que lui, puis de nouveau des doigts parcourant sa peau, sa mâchoire. Toujours aucune réaction de Nathaniël qui continuait d’écouter son frère dans un silence religieux. Seul le bruit calme et serein de sa respiration montrait qu’il n’était pas un mort ou encore une statue.

D’autres mots furent prononcés avec colère, rage et fermeté. Gabriele ne croyait pas que la vie entre mutant et homme était possible. Où du moins c’était ce que le noir percevait dans ses paroles. Il ne s’en formalisa pas et rouvrit les yeux se sentant fixé par son frère. Il tomba dans deux orbes dorées, captivantes. Sans ce départir de son sourire doux, il répondit aux propos de son frère.

-Tu n’as pas répondu à ma question… Je suis heureux que tu me parles de ta vie d’avant, mais moi je te parle de maintenant… Je te demande ce que tu aurais voulu faire si tu avais eu le choix… Ce que tu voudrait faire si tu pouvais tout abandonner maintenant…

Nathaniël ferma de nouveau les yeux, se sentant mieux dans le noir complet que dans une semi obscurité. De plus, il percevait mieux ce qui l’entourait ainsi qu’avec seulement un œil de valide.

-Dis… Qu’est-ce que pour toi un mutant?? Moi… Je crois que c’est un homme… comme une autre… Un homme qui possède un don… Tu sais… Tous les hommes possèdent des dons… Moi j’en possédais un avant…

Gabriele sourit avec tendresse durant quelques secondes. pour lui, la réponse coulait de source, mais c'était présumer de la logique de l'autre que de croire qu'il aurait compris. Il aurait peut-être du être plus explicite. Ne se détachant pas de lui, il ne fit que secouer lentement la tête, conscient que ses cheveux glissaient sur le visage de son frère. Ses yeux étaient fermés, mais Gabriele était sûr qu'il sentait tout ce qui se passait.

"Si je pouvais tout abandonner? Mais voyons c'est si simple... je souhaiterais être mort, ou n'être qu'un anonyme qui pourrait laisser s'écouler ses désirs au rythme du temps, serveur dans un restaurant ou danseur, pour faire rêver les gens. Sauf que c'est impossible."

Il écouta son frère, sans un mot, toujours souriant de cette proximité précaire entre eux, impensable si l'on voyait ce qui se passait le jour. Mais la nuit, tout était toujours différent, il n'était jamais le même quand gouvernait la pâleur de la lune.

"Pour moi? Un mutant est un être entre l'homme et la nature. Un demi. Incomplet et complet à la fois. Meilleur et autre. Et surtout... nos dons ne sont pas des dons. Un don est bénéfique. Nous, c'est un fardeau, une malédiction que nous n'avons ps choisie. Quel don avais-tu pour que tu l'aie perdu, semble-t-il?"

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Souriant légèrement amusé, Nathaniël écouta son frère. Il comprenait ce que son frère voulait dire par cela, mais il ne comprenait pas pourquoi celui-ci ne voulait pas essayer de changer la vision des mutants vis à vis des hommes. Soufflant doucement sur le visage de son frère par simple envie, il se décida à émettre sa pensée.

-La mort… Je t’envierai sur ce coup là… Mais ce serait ce montrer lâche que d’y remédier au lieu de se battre pour ce que l’on désir… Tu ferais un très beau danseur j’en suis sur…

Sentant son frère toujours aussi proche de lui, Nathaniël leva une main et frôla la peau du cou de Gabriele. Puis il déposa sa main sur son propre cœur avant de se remettre à parler.

-Le pas entre malédiction et bénédiction est infime… Tout comme le pas entre l’amour et la haine… La vérité et le mensonge… Seul celui qui décide de tourner le maux qui l’assaillent en une force est digne de vivre librement…

Encore une fois il rompit ses paroles pour laisser le silence de la nuit se mêlé au souffle du vent et au bruit de l’eau.

-Je suis faible… C’est pourquoi je ne vis pas librement… Avant je pouvais lire dans le cœur des gens et maintenant… Je me cache du monde sous un autre nom… Incapable de lire dans leur yeux ce qu’ils diraient de moi… en sachant…

Gabriele sourit, la chaleur très brève du soufle de son frère et de son toucher était amusante. Etonnante, mais amusante, et il était rare que le learder s'amuse vraiment, sauf en tuant mais dernièrement c'était devenu plus une obligation qu'un jeu. Et donc, c'avait perdu de son côté amusant d'avant.

Gabriele se pencha un petit peu plus en avant, toujours souriant, d'ailleurs.

"Un beau danseur? Beau, je le suis, danseur, non, pas vraiment. Mais cela peut se faire, après tout, je peux faire presque tout ce que je veux ici. Je me bats pour mourir un jour, donc je serais libre? Hum... Complexe..."

Gabriele laissa sa main errer dans les cheveux de son aîné, presque captivé mais en réalité surtout songeur. Il pesait ses mots pour bien parler, ne pas faire de contresens, parce que cette nonchalance l'agaçait au plus haut point et en même temps lui plaisait beaucoup.

"La haine n'est qu'un amour trop fort. Le mensonge n'est qu'une vérité singulière. Tu sais Cortez... "

Il appuya doucement sur le nom, refusant de l'appeler par son prénom, il ne pouvait pas encore.

"... ton don, celui-là, n'est pas perdu. Tu ne l'utilises plus parce que tu ne te sens plus toi même, mais il reviendra. Tu sais, la volonté est la clé de tout. A mon tour de te poser une question, mon cher frère... Quelle était cette différence qui t'a tant coûté?"

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Un mouvement dans l’ombre qui lui parvenait au-delà de ses yeux fermés, lui appris que son frère s’était rapprocher un peu plus de lui. Nathaniël ne pouvait définir ce qu’il ressentait de savoir son frère si proche de lui, mais une chose était sur, il était soulagé que celui-ci semble bien se porter.

Alors il sentit son frère se perdre dans ses pensées, jouant dans ses cheveux alors que lui le laissait faire, profitant du moment pour laisser son esprit vagabonder là où il le voulait. Il fut ramener au moment présent lorsque Gabriele reprit la parole, l’appelant par son nom de famille… Famille quand il y réfléchissait qu’il avait quitté…Il se dit donc qu’il allait lui faire par de cette pensée…

D’ailleurs à force de réfléchir de la sorte, il en avait perdu le fil de la conversation et n’avait entendu que les derniers mots de son frère. Gabriele lui demandait ce qu’il avait de différent des autres. Sans se concentrer sur ce qu’il voulait dire, il se mit à parler.

-J’ai dit que j’aimais mon frère… … …

Moment de silence intense.

-Ah non… C’est pas ce que j’ai dit… Enfin je crois… Je sais plus… Mais… Pourquoi est-ce que tu m’appelles toujours Cortez… J’ai un prénom tu sais Gabriele…

Gabriele voyait bien que son frère était perdu quelque part dans les méandres de sa pensée qu'il devinait tortueuse. Mais la réponse qu'il lui donna, sans y penser donc forcément plus sincèrement que jamais puisqu'il n'y avait pas beaucoup pensé, le fit sourire un peu plus. Sa voix claqua doucement, suave, douce et acressante mais stricte, comme toujours lorsqu'il l'utilisait ainsi.

"Que tu aimais ton frère? Comment pouvais-tu l'aimer, après ne l'avoir que brièvement rencontré, et encore?"

Il se pencha doucement un peu plus vers lui, à juste quelques centimètres de lui, et encore, toujours aussi amusé. Pas qu'il doutait de la sincérité de son frère. Non. Il était simplement curieux.

"Et si je ne t'apelles pas par ton prénom, c'est bien évidemment parce que tu m'as dit te cacher derrière un autre nom. Mais si tu le veux, je peux parfaitement t'appeler..."

Le mutant souffla doucement sur le visage de son frère, donnant à sa voix toute la sensualité qu'elle pouvait dégager.

"... Nathaniël."

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Nathaniël ne se doutait pas que son frère interpréterait ses paroles de la sorte. Toujours les yeux fermées, il répondit aux questions de son frère avec la même attitude que depuis le début de leur conversation. La proximité et les ton de voix que prenait son frère le laissait indifférent en apparence, mais tout autre à l’intérieur. Il se posait d’ailleurs des questions qu’il n’aurait évoqué à voix haute.

-Parfois on aime d’un regard… Parfois on aime d’une vie… Et parfois on aime simplement… Vois-tu un mal à aimer quelqu’un du premier coup d’œil… D’aimer quelqu’un toute une vie… Ou encore d’aimer simplement une personne pour ce qu’elle est??

Le plus âgé des deux hommes ouvrit les yeux pour les plonger dans ceux de son frère maintenant si proche de lui. Ne voyant qu’à moitié, il cherchait à déchiffrer, à comprendre les paroles et les sentiments de son frère à son égard.

-Tu sais… Aimer est simple et facile… Énormément plus simple et facile que de haïr. Aussi aimer est différent pour tous… Je peux t’aimer comme un frère… comme un ami… Comme un amoureux… comme un amant… Comme un mari… Comme un père… Et j’en passe…

Pour ce qu’il avait décider de faire pour la suite, il devait se préparer. Doucement il regarda son frère avant de bouger un bras et de taper dans le dos de son frère.

-Toi je t’aime bien!!

Il s’était exclamé joyeusement, comme un ami à un autre.

-Ça tu vois… C’est de l’amour entre ami… Un je t’aime simple, joyeux sans équivoque. Par contre… Celui-ci est différent…

Il rapprocha son visage de celui de son frère, caressant sa joue avant de frotter son nez au sien en murmurant un je t’aime tendre, affectueux.

-Ça c’est plus du genre je t’aime amoureux, affectueux. Plus lorsque l’on est marié depuis plusieurs années qu’on a des enfants à la douzaine et que tout va bien pour tous.

Sans lui laisser le temps de faire ou de dire quoi que ce soit, Nathaniël glissa sa main dans son coup pour attirer le visage de son frère au sien et frôla ses lèvres des siennes . Puis il l’embrassa doucement, collant ses lèvres aux siennes avant de passer sa langue sur celle-ci et de murmurer à son oreille d’une voix aimante, douce et passionnée et sensuelle un je t’aime singulier.

-Celui-ci c’est les jeune amants qui l’utilisent. C’est le je t’aime que tous aimeraient entendre un jour ou l’autre…

Reposant sa tête sur le marbre froid de la fontaine, il referma les yeux et retrouva son air de toujours, mélancolique, calme et innocent.

-Lequel aurais-tu aimé entendre pour de vrai?? Tu voix que l’on peut aimer de plusieurs manière… D’après toi quelle est celle qui me convient vis-à-vis de toi??

La tape dans le dos, même affectueuse et amicale, hérissa Gabriele, qui n'aimait que les contacts qu'ils'accordait, et au cas où vous en l'auriez pas compris, il ne s'accordait pas de contacts amicaux. Son sourire était un peu crispé.

Quand au "je t'aime" empli de tendresse et de mièvrerie, il lui donna clairement la nausée, une nausée profonde et irréversible. Cet amour débordant, il ne pouvait pas le calquer, non, il ne pouvait pas le voir en peinture parce que c'était ce qu'il n'avait jamais eu comme modèle.

Cependant le geste de son frère, ce baiser chaste et en même temps sans équivoque, venant de son frère qui pourtant ne semblait jamais réagir, absorbant les choses comme elles venaient, lui donna des firssons plus qu'agréables, sincèrement, et il y aurait bien répondu, mais il fut trop bref. Et tandis que son frère reprenait son attitude d'avant, Gabriele se redressa lui aussi, passant une main dans ses cheveux pour en rabattre une partie derrière l'oreille, avant de parler, de cette même voix qu'il avait eue, claquante maiss ensuelle.

"Il m'es plus facile de haïr que d'aimer, n'ayant pas connu d'amour, mais pour te répondre, Nathaniël, l'amicalité sera toujours bannie de mes actes, et la tendresse débordante de miévrerie des couples dpeuis longtemps formés me donne la nausée. J'aurais aimé tous les entendre, mais il n'en a pas été ainsi. Quand à ce qui conviendrait à ton attitude..."

Gabriele sourit, un sourire sincère et surprenant, que son frère ne pouvait voir, mais cela ne le gênait pas, non, du tout, parce qu'il était rare qu'il reste sincère dans les ténèbres chaotiques de sa vie. Il préféra s'asseoir non loin de son frère, une main se glissant sur sa cuisse, lentement, langoureusement.

"... je me plais à croire qu'il s'agit du dernier, le je t'aime des jeunes amants, bien que je n'en sois pas sûr. Je ne lis pas le coeur, je nelis que le corps des gens, et c'est ce que me dit le tien, Nathaniël..."

Leader des Sauveurs Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 28/08/2007

Tandis que Nathaniël avait fait l’exposé des différentes manières de dire je t’aime à quelqu’un qui nous est cher, il n’avait pas du tout remarquer comment son frère s’était comporter à ses approches. En fait, ça l’importait peut… voir par du tout. Il n’était pas là pour analyser les réactions de son frère vis à vis de lui… Enfin oui, mais pas aussi… Il ne savait comment le dire, mais il ne voulait pas trop réfléchir en ce moment…

L’aîné des deux frère sentit le cadet bouger près de lui, donnant l’impression, au bruit qu’il pouvait percevoir, que celui-ci s’était assis non loin de lui. De nouveau des paroles se firent entendre, comblant le silence qui s’était créé entre eux alors que chacun cherchaient ce qu’ils allaient dire à l’autre.

Comme ça, son frère ne voulait pas de camaraderie, pas plus que d’un amour emplie du bonheur d’une vie réussit… Cela sonnait faux dans la tête de Nathaniël. Il avait exprimé plusieurs manières d’avouer que l’on aime quelqu’un, mais peu importe laquelle on utilisait cela ne restait que de l’amour en bout de ligne.

Une main glissa sur sa cuisse sans que celui-ci s’en occupe. Le leader des Sauveurs n’était pas du genre à réagir aux touchées et aux mots… Enfin lorsqu’il n’y participait pas et encore là, c’était étonnant de le voir agir…

Laissant glisser sa propre main dans la direction de celle que Nathaniël sentait sur lui, il l’emprisonna entre ses doigts et le tira brusquement vers lui. Par ce geste, il avait fait tomber son frère plus où moins sur lui, mais assez proche pour qu’il n’est pas à haussé le ton pour lui parler.

-Est-ce que je me trompes en te disant que ce que tu cherches c’est m’avoir dans ton lit… Ou bien tout simplement veux-tu te servir de moi pour assouvir tes désirs… Tu es chanceux de n’être que mon frère et non un de ses garçons qui me tournent autour Gabriele… Je ne supporte pas ceux qui se croit plus fort que tous…

Ses mots avaient pu sembler dure, mais ils avaient été prononcé avec douceur et délicatesse.

-Je ne veux pas d’avenir qui ne finirai que dans un lit… Je veux un avenir où je t’aime signifira plus que ses simples mots… Me comprends-tu mon frère??

[lol, tu sais que je t'adore toi?^^]

Gabriele sourit, plus ou moins confortablement installé sur son frère, enfin, d'un genre, puisqu'il y avait été contraint et forcé, enfin, quoique. MAis el sourire fin qui orna le visage naturellement mystérieux du mutant aurait fait fuir n'importe qui l'ayant vu. ET quand je dis n'importe qui, c'est réellement tout le monde.

"Assouvir mes désirs? Ou mes besoins?Un désir se poursuit sans se réaliser. Un besoin ne demande que ca puisqu'on peut physiquement le satisfaire, mon cher..."

Gabriele caressa lentement la paume de la main de son frère, lentement et même presque avec tendresse, lentement et même avec douceur, lentement et même avec neutralité, pas d'invite pour une fois.

"Moi ce que je ne supporte pas, c'est ceux qui croient connaître les autres. Se sentir supérieur, je le laisse à mon image de leader. Et ce soir, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué mon cher, je ne suis que Gabriele, au nom d'ange mais si loin de l'être, pas un mutant assis sur le trône de son égo parce que c'est ainsi que l'on attend de moi que je comporte."

Gabriele retira vivement sa main, se défaisant sans problème de la poigne de son frère. Son visage eut un plmi amer, quii était plein d'amertume.

"Assouvcir mes désirs, je le fais avec mes semblables, je ne suis pas avec n'importe qui. Te mettre dans mon lit? Perspective interessante, si l'on sait que nous ne sommes pas sensés le faire, l'interdit moral et de nos clans différents. Mais saches que plus qu'une pulsion qui à ce point ne me différencierait pas de l'animal, il s'agit de curiosité, et d'une envie. Plus profonde que le désir charnel."

Mais une chose que Gabriele tût, c'était que jamais il n'avais dit "je t'aime". A personne. Et certainement pas à ces amants. Des mots qui dans ce sens ne franchiraient peut-être jamais ses lèvres.

"Et je constate qu'effectivement, j'avais bien compris tes intentions. Ce qui me réjouit."

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[Mais oui je le sais ça^^ Moi aussi je t’adore!!]

Nathaniël lorsqu’il avait attiré son frère à lui s’était attendu à une résistance quelconque, mais rien. Gabriele s’était laissé entraîner dans une position collée quoique fort peu agréable pour celui qui se retrouvait au dessus… Enfin c’est ce qu’il se disait, tandis qu’il exprima de nouveau ses pensées à son frangin.

De l’oreille attentive qui était la sienne, il écouta les réponses de son frère, laissant celui-ci s’éloigner lorsqu’il le désira, peu soucieux de le voir partir si c’était son envie. La caresse sur sa main l’avait rassurer sur l’état de son frère, dans cette caresse, il n’avait vu aucune invitation et cela l’avait rendu heureux. D’une certaine façon, son frère n’était pas du genre à ne pas écouter ce que l’autre lui disait et forcé le passage pour obtenir ce qu’il voulait… Enfin c’était sa vision de Gabriele pour le moment et il ne pouvait comparer avec personne d’autre puisqu’il ne l’avait jamais vu agir avec un autre que lui… Sauf ses parents, mais ce n’était vraiment pas un bon exemple.

Continuant de parler, les pensées de l’aîné se virent confirmer par le plus jeune. Celui-ci tenait deux rôles distinct, comme lui en fait. Un devant leurs compatriotes, où ils devaient se montrer forts et sans pitié, et un autre lorsqu’ils étaient seul, dans les voiles de la nuit, alors ils étaient comme ils devaient être, des hommes tout simplement.

La dernière phrase attira l’attention du semi-aveugle. Ainsi, son cadet semblait avoir découvert le fond de sa pensée du moment, l’avoir mis à nu. Haussant les épaules, Nathaniël l’interrogea sur ces dit désir du moment.

-Si tu dis avoir compris mes intentions… Pourrais-tu m’en faire part… Vois-tu… Je ne vois vraiment pas ce que je veux moi-même en ce moment…

L’homme bailla et porta sa main à son visage pour étouffer ce bâillement incongru.

-Surtout… Entre nous deux…

Ankylosé de n’avoir presque pas bouger depuis maintenant une heure… ou peut-être deux, il ne le savait pas, le leader des Sauveurs se rassit en s’étirant lentement. Puis une fois cela fait, les yeux toujours clos, il se leva et se mit à avancer un peu devant lui pour se retourner vers la fontaine. Voulant faire un nouveau pas vers l’avant, Nathaniël se prit les pieds dans un détritus traînant là et s’affala à terre.

-Aie…

Ce petit mot avait été prononcé avec le moins d’émotion qu’il était possible d’imaginer sur cette terre. Il n’y avait rien à dire ou à penser, l’homme qui était maintenant couché sur le sol était irrécupérable. Se relevant néanmoins comme si rien n’était arrivé, la force de l’habitude… l’aveugle se retourna vers la source du bruit.

-C’est moche d’être aveugle… Si tu veux un bon conseil… Garde tes yeux loi des trucs pointus et de groupis…

"Ce que j'en ai compris? C'est ton envie de me connaître mieux, et d'essayer de renforcer ce lien entre nous" dit-il, tout en remarques sous entendues. Au cas où.

Il était particulièrement amusant, du point de vue de Gabriele, de voir son frère se ramasser et manger de la poussière durant quelques instant à cause d'une stupide chute, même temporairement, et le tout dans une parfaite indifférence, le genre d'attitude de ceux qui semblent absorber la vie sans sourciller le moins du monde. "Carpe diem", ou bien prendre la vie comme elle va, comme elle vient.

Cependant le leader ne rit pas, pas qu'il n'en avait pas envie mais il n'en voyait pas l'utilité. Se moquer était amusant, quand il y avait quelqu'un autour pour y répondre, sinon le faire en solitaire n'était absolument pas amusant, ni pour lui, ni pour l'autre. Gabriele haussa simplement un sourcil, un peu hautain dans son attitude, mais c'était compréhensible.

"Je ne serais jamais aveugle, quoi qu'il se passe, puisque mon corps ne peut pas être altéré, Nathaniël. Mais le conseil aura peut-être un jour son utilité?"

Le mutant s'étira de tout son long, comme un chat, ses vêtemnts dévoilant son bas ventre délicat, durant presque deux minutes, alors qu'il se détendait les muscles. La nuit commencait, certes, mais ils avaient déjà mordu dedans à pleines dents, et il n'envisageait pas de la passer totalement ici, au bord de cette fontaine. Pas que, hein, mais la pierre était froide...!

"Que comptes-tu faire maintenant? Notre discussion semble s'étioler, et la fraîcheur de la nuit s'installe. Et à moins que nous conitnuions à discuter ensemble chez l'un ou l'autre, je ne compte pas rester ici à parler dans le vent et me les geler en même temps."

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Tourné vers la fontaine, à l’endroit où devait probablement se tenir son frère, mais il n’en avait aucune certitude, gardant les yeux clos. Tant qu’à être à demi aveugle, il préférait l’être en entier jusqu’à ce que sa vision se remette en place. Lorsque Gabriele reprit la parole, Nathaniël dut tourné de quelques degrés vers la droite, vers le son de la voix.

Son visage n’émit aucune émotion lorsque son frère développa les intentions de Nathaniël selon lui. Dans sa tête, une petite voix lui disait que c’était en partie vrai, mais pas en totalité. Oui, il voulait se rapprocher de son frère, le connaître et voir comment il avait évolué dans ce monde de mutation qui lui était étranger. En fait, il s’en rendait compte, le mutant avait raison.

-Peut-être… Je ne sais pas… … …

Long moment de silence avant que le jeune homme à la noir chevelure reprenne la parole.

-C’est pas juste… être aveugle c’est moche… mais c’est aussi bien… Enfin tu vois pas lorsque l’on te fais une vacherie dans le dos… Quoi que si elle t’es faites dans le dos… Bah tu la vois pas pareil… …

Au dernière parole de son frère, concernant le froid de la nuit qui ne le dérangeait pas, mais surtout de leur discussion qui pouvait continuer ailleurs, l’homme se rapprocha de son frère.

-Tu veux mon manteau… Sinon je dors dans la rue… Alors tu es déjà chez moi…

Bon c’était en partie vrai. Il fallait dire qu’il trouvait souvent la charité lorsqu’il la cherchait et même lorsqu’il ne la cherchait pas, mais il dormait quand même assez souvent dans la rue. Au départ ça l’avait un peu dérangé, juste un tout petit peu, mais maintenant il se sentait dans son élément. Il connaissait la rue et la rue le connaissait.

» Solitude Nocturne