Poussé par la faim...

Wolf avait faim, très faim mais la forêt était vide, l'hiver avait tué les plantes, les femelles étaient enceintes, prête à accoucher pour le printemps et leurs mâles les défendraient donc encore plus que de coutume.

Il du donc se résoudre à entrer en ville en quête de nourriture. L'homme loup chercha d'abord une zone tranquille aux abords de la forêt, puis, hésitant, il commença son exploration. Ce sol noir et froid le mettait mal à l'aise, il se dendina ridiculement un moment avant de s'habituer et de se persuader qu'il n'y avait aucun risque.

Wolf était à présent dans une ruelle sombre et étroite, il maudissait toutes ses odeurs infâmes qui masquaient celle de la nourriture et qui l'obligeaient donc à fouiller chaque poubelle et chaque sac à mains nues. Ses narines palpitaient à l'ouverture de chaque sac, il s'efforçait d'apprendre à "trier" les odeurs, à les connaître. Là une feuille de salade, ici un os de porc avec un peu de viande... A ce rythme là, il lui faudrait toute la ville pour réussir à se rassasier, sans parler de ces goûts inconnus qu'il détectait parfois et surtout, de l'absence de chasse. Il était frustré, stressé, paniqué, plus aucune poubelle dans cette rue, il allait devoir passer à la suivante...

Il était bien tard, et Ranec savait que els rues de la villes n'étaient pas sûres à la nuit tombée, mais il avait du aller faire des courses. Vivre en célibataire, c'était aussi oublier de remplir le frigo et devoir le faire en urgence quand votre estomac criait famine.

Portant trois sachets pleins de provisions -viande, légumes, chips, sodas...- Ranec emprunat une rue un peu plus sombre que d'autres et dont l'odeur laissaient deviner ce qui s'y trouver: ces relents de nourriture avariées, entassés, de parfums capiteux qui s'étendent... Des poubelles assurément. Mais il savait que c'était un raccourci alors il y entra tout de même, marcha sur quelques mètres et vit une silhouette dans l'ombre. Un peu inquiet, il posa ses sacs -en faisant attention à ce que la viande ne soit pas écrasée- avant de parler, d'une voix douce.

-Il y a quelqu'un? QUi êtes vous? Il ets tard pour être dehors, non?

Wolf avala à la hâte le coeur de laitue qu'il avait trouvé en fouillant une autre poubelle quand il entendit quelque chose derrière lui puis il fit volte face pour faire face à une éventuelle menace. Un jeune homme venait de rentrer dans la rue et de l'interpeler d'une voix douce.

L'homme loup réfléchit très vite, il pouvait soit bomber le torse et montrer les dents pour mettre l'intru en fuite, soit l'observer et voir ce qui allait se passer. Mais un nouvel élément vînt perturber sa réflection et le poussa à agir immédiatement... Des odeurs, de bonnes odeurs de nourritures. Il se pencha donc en avant et commença à renifler l'air tout autour de lui, s'approchant un peu plus à chaque pas des sacs de provisions et par conséquent, de Ranec.

Quand il s'en rendit compte, Wolf stoppa sa progression à une distance de sécurité d'environ 3 mètres. Il voyait clairement le jeune homme maintenant, rien de dangereux à première vue mais il savait qu'il devait être extrêmement prudent. Il resta donc là à renifler, un filet de bave commençait à couler de ses lèvres retroussées alors qu'il émettait de petits grongnements d'envie.

Ranec sentit son pouls s'accélérer. Il ne savait pas ce qui était dans cette ruelle, mais de 'le' voir se diriger vers lui ainsi le convainquit que ce n'était pas un homme. Ou pas totalement quoi. Parce que plus il avançait, plus il se révélait dans la très faible clarté, ce qui permit au jeune homme d'enfin le distinguer un peu plus.

L'artiste retint un hurlement durant quelques secondes. Il esquissa un mouvement de recul et buta contre un sachet, trébuchant et se retrouvant à terre, face à quelqu'un qui tenait et de loin plus du loup que de l'humain. Et qui apparemment était en colère ou quelque chose comme ça.

Ranec déglutit, mais il savait que, sans être expert en animaux, ces derniers sentaient quand on avait peur. Il se forca alors à se détendre et à ne pas bouger. Il avait l'impression que ces grognements étaient plus d'envie que de rage, mais il pouvait bien se tromper, n'est-ce pas?

-Je... euh... Enfin... désolé de vous... t'avoir... dérangé.... euh...

Il hésitait, sa voix tremblait, mais il ne savait pas vraiment comment réagir face à celui qui était en face de lui.

Wolf sentit la peur de Ranec, une peur plus grande que la sienne, il avait donc l'ascendant. Il bondit donc juste devant Ranec, à quatre pattes il était plus petit que le jeune homme mais il se savait dominant, ses oreilles étaient dressées et son pelage gonflé pour augmenter sa carrure. Le mutant renifla son vis à vis brièvement et constata que l'odeur de nourriture ne venait pas directement de lui.

Il commença alors à tourner autour de sa proie en reniflant pour finalement atteindre les sacs, il s'apprétait à en ouvrir un qui dégageait une forte odeur de viande fraiche mais il s'arrêta. Après avoir essuyé ses lèvres, Wolf poussa le sac vers Ranec en faisant racler ses griffes sur le bitume et commença à le fixer de ses yeux jaunes et penchant légèrement sa tête sur le côté. Dans le respect des règles animales, c'est à celui qui apporte le butin de manger le premier, même s'il n'est pas le dominant et l'homme-loup ne désirant pas le tuer, il devait attendre.

Impatient cependant, le mutant se mit à japer pour prier son hôte de se dépécher. De plus il était toujours mal à l'aise dans cet environnement inconnu et il ne souhaitais pas s'éterniser, la forêt lui manquait déjà et sa queue fouettait l'air frénétiquement. Wolf tapait du pied et il passait son temps à regarder tout autour de lui, à l'affut de moindre bruit et du moindre mouvement. Malheur à celui qui troublera le repas du loup affamé.

Ranec comprit que le loup, kloup garoou, hybride ou il ne savait même pas quoi qui était en face de lui, et tournait autour de lui, même en attitude très agressive, était tenaillé par le pire ennemi de la nature: la faim. Il essaya donc de se relever et fut étonné de voir que son interlocuteur ne s'attaquait ni à lui ni à ce qu'il avait acheté.

Quelque chose dans l'attitude et le regard de l'animal -ou il ne savait trop quoi- suggéra au jeune homme qu'il attendait un geste de sa part. Et ce dernier, même s'il ne savait pas grand chose des animaux, il avait appris quelques trucs. Il devait probablement attendre qu'il se srerve, un genre de "part du lion" puisqu'il avait de quoi se nourrir. Avec des gestes lents et précis, reoprenant un peu d'assurance, Ranec ouvrit le sachet où il y avait un graaaaaand morceau de viande de boeuf, enleva l'emballage de cellophane autour et sortit un canif.

Il coupa rapidement un partie -pas très grande- de viande et la prenant à pleine main, il la tendit à l'animal. Dans le même temps, il rangea le canif, se retrouvant sans défense.Il avait toujours peur, mais un peu moins, et essayait de ne pas non plus s'attirer les foudres du loup.

-Je... Tiens. j'en ai pas besoin de toutes façons, et tu sembles beaucoup plus affamé que moi...

Wolf attrappa la viande un peu brutalement dans les mains de Ranec et sans perdre de temps mordit à pleine dents. Le sang coula dans sa bouche tandis que sa machoire se refermait et à la première bouchée, il se laissa aller à un grognement de plaisir. Il mastiquait ardemment, chaque coup de dents était semblable à une délivrance, le goût du boeuf était une fête rare pour ce chasseur de la forêt, en effet, il fallait déjà beaucoup s'approcher de la civilisation pour rencontrer les première vaches.

Sa tension était retombée mais il gardait toujours un oeil sur le jeune homme qui ne mangeait pas, ça l'intriguait d'ailleurs, peut être avait-il fait des réserves pour son antre ? Peu importait en réalité, sa faim se calmait doucement et avec elle, sa rage. La généreuse portion de viande ne dura pas une minute entre les crocs de la bête humaine.

Une fois le morceau de viande avalé, le mutant laissa échapper un rot sonore et se tappa sur le ventre de satisfaction. Soudain, une voiture passa rapidement et plein phare dans la rue voisine, ce qui raviva la panique de Wolf. Il fit un bon en arrière et se redressa en prenant une posture menaçante avant de grogner contre la rue. De temps en temps, il jetait un regard paniqué vers Ranec, espérant qu'il lui apporterait des réponses ou qu'il l'aiderait d'une manière quelconque.

Habilement, Ranec emballa la viande qu'il avait découpée dans la cellophane restante, afin que el sang ne s'écoule pas sur les légumes et sodas -eerk! - qu'il venait d'acheter. Apparemment, il ne s'était pas tormpé, et il était content d'vaoir aidé de loup. QUi semblait ravi de son -léger- repas.

Mais le passage de la voiture sembla l'effrayer, a moins que ce ne soit la soudaine lumière vive? Endcore heureux, de toutes façons, que le chauffeur de se soit pas arrêter, c'aurait été alors passablement dérangeant. Voyant l'animal en posture agressive et effrayée, le regardant étrangement -ses yeux étaient presque interrogateurs- Ranec ramassa ses sacs et els mit sur le côté. Sa propre peur de mourrant d'elle-mùême, il fit un pas vers le loup. Et essaya d'avoir une voix calme et tranquille.

-Tu me comprends n'est-cepas? oui, j'en suis sûr. Tu ferais mieux de retourner dans la forêt environnante, les hommes et le smutants n'aiment pas ce qui dérange. Et toutes nos inventions pourraient te faire du mal. La nature est bien plus sûre pour toi.

Ranec réfléchissait en parlant. Peut-être que si l'animal -le loup- n'était justement pas dans la forêt, c'est qu'il n'y avait là bas plus de quoi le nourrir? Ce qui était alors vraiment porblématique, car il n'était pas humain -ou pas totalement- et donc... Ne pouvait vivre en ville. Un eidée qui ne pouvait même pas espérer se faire.

Wolf écouta Ranec avec attention, il fut étonner de comprendre vaguement ce que lui disait le jeune homme, c'était comme entendre une chanson connue après une longue période de silence. Ils pouvaient donc communiquer, au moins de façon rudimentaire. Il fallait donc faire comprendre à cet humain que la forêt était vide à cause de l'hiver mais que lui devait évidemment manger.

Il commença donc par pointer les sacs du doigts puis la forêt et il fit un signe de croix avec les bras. Après, l'homme loup désigna à nouveau les sacs et montra ensuite la ville dans un large geste avant de pencher la tête d'un air interrogateur.

Après cet étrange manège visant à demander où touver à manger en ville, Wolf fit un pas en arrière, se retourna et fit signe à Ranec de le suivre avant de commencer à courrir vers la forêt. Au bout de la rue, il se rendit compte que le jeune homme n'avait aucune chance de le suivre à ce rythme là, il fit donc demi tour et commença à lui tourner autour mais comme un chien excité cet fois.

Le mutant pensait qu'il avait enfin trouvé quelqu'un pour briser sa solitude et il voulait surtout le remercier de l'avoir tiré de l'embaras gratuitement comme il l'avait fait. Finalement il se calma et attendit la réaction du jeune humain, il respirait bruyament, la langue pendante et il griffait le sol, arrachant sans mal des morceaux de bitume et des plaques de ciment à chaque fois.

Ranec comprit que le loup était doté d'une réelle compréhension. Voire d el'envie de communiquer aussi, au vu des gestes qu'il fit après. La nourriture. La mort, la nourriture, la ville. Voulait-il dire par là qu'il ne pouvait se nourrir dans la forêt et avait donc besoin de se rapprocher d ela ville pour subsister? Peut-être, ce serait donc ce qu'il essayait d elui dire.

Mais ensuite, il lui fit signe de le suivre. Suivre un loup? Mais qui voudrait suivre un loup? Mais il n'était plus du tout agressif, comme s'il avait changé d'avis a propos d elui, ou avait eu une bonne raison d'être plus amical ou plus ouvert. Toujours éteonné, Ranec ramassa les sacs et suivit le loup, de loin, car il ne pouvait pas courir aussi vite et préférait marcher à cause de ce qu'il portait.

Bien vite cependant, le loup revint près de lui pour l'accompagner réellement, comme '(il savait que sinon il aurait perdu très vite sa trace. Il faisait des dégâts considérables mais Ranec était à des lieues de c egenre de pensées. Non, il se demandait plutôt comment faire pour l'aider.

-As-tu un nom? demanda-t-il, tout en marchant. On ne savait jamais , n'est-ce pas?

Un nom... Il savait ce que ça voulait dire mais il n'en avait pas vraiment l'usage, seul depuis tant de temps. Wolf chercha tout de même au fond de sa mémoire en quête de ce qui pourrait être un nom. Une vois lointaine lui souffla alors dans un murmure, un nom familier mais pourtant presque oublié.

" WOULFFF... GA... "

Sa voix semblait étouffée puis il se mit à tousser fortement et à cracher en se tenant la gorge. Il n'avait pas articulé depuis si longtemps que ça lui fit mal aux cordes vocales. Le mutant se mit à rougir, mort de honte de se rendre compte qu'il ne pouvait que hurler ou grogner. Au fond de lui il savait que cet part de lui, lui manquait énormément.

" Wolf...Gang... "

Ce deuxième essai était beaucoup plus concluant quoique loin de la perfection mais sa gorge continuait de le malmener. L'homme loup pointa alors Ranec du doigt avec insistance et pris un air interrogateur.

Les deux compères arrivèrent alors à la limite de la ville, proche de la forêt. Wolf s'assura rapidement que personne ne les avait suivis puis il attendit, comme pour demander au jeune homme s'il était sûr de vouloir le suivre. Dans le doute, il montre ses muscles et ses griffes, désireux de montrer à son invité qu'il était fort et qu'ils ne risquaient rien.

Ranec fut très étonné de voir son interlocuetur essayer de prononcer quelque chose. En effet, il ne s'agissiat pas d'un son inarticulé, il s'y essayait vraiment. Or autant qu'il le sache les animaux ne parlent pas, ce qui voulait dire que l'autre n'était pas un animal. Ou alors pas totalement. Peut-être même avait-il été humain auparavant?
Il semblait cependant avoir des problèmes de gorge, il ne devait plus parler depuis si longtemps que même son prénom devenait un miracle à dire. Alors Ranec ne lui demanderait pas de s'expliquer plus sur lui, il ne lui voulait pas de mal.

Wolf. Gang.

Wolfgang? Un prénom d'origine germanique, il avait donc été humain. Etonnemment, le loup-humain sembal lui demander son nom à lui aussi. Il répondit en articulant bien. Il savait que son nom n'était pas connu.

-Ranec. Ra-nec. C'est oriental.

Le comportement de Wolfgang semblait lui indiquer qu'il voulait savoir si l'autre le suivrait vraiment, et il essaya d edissiper toute inquiétude. COmme il pouvait le voir, Wolfgang était fort et savait ce qu'il faisait, autant lui faire confiance. Non, Ranec n'était pas crédule, mais jusque là, il ne lui avait rien fait de mal, alors pouruqoi ne pas continuer à lui faire confiance?

-Je te suis, Wolfgang.^^ Je te fais confiance. lui dit-il avec un sourire engageant.

Wolf pris une grande inspiration et essaya de prononcer le nom de son nouvel ami.

" Raahhhh... Nec... "

Il hocha la tête en signe de satisfaction en affichant ce qui semblait être un sourire quand il entendit la réponse de Ranec puis il le guida dans la forêt. Une forêt pour le moins déprimante, à part quelques piaillements d'oiseaux, aucun bruit, à cette période de l'hiver l'endroit été comme mort.

Après peut être 45 minutes de marche les bruits de la ville se turent et une cascade se fit entendre. Le mutant écarta un buisson et révéla une clairière et la fameuse chute d'eau. Wolf fit découvrir l'endroit à Ranec, c'était son domaine... son antre. Depuis qu'il vivait là, l'homme loup avait fait des aménagements, un trou plein de glace dans lequel il entreposait sa viande et son poisson, un petit coin cultivé où il avait replanté des arbustes à baies et enfin, sa grotte. c'était une simple caverne protégée par un rideau de feuille à l'intérieur de laquelle il avait installé une paillasse d'herbes sèches et de peaux de bêtes, il y avait quelque outils rudimentaires en os sculpter entassés en désordre dans un coin. Mais le plus étrange était une sorte de petite boite, peut être un très vieux coffret usé, couvert de moisissures, avec les parties métalliques oxydées et tordues.

Wolf fit signe à son invité d'entrer, La lune était pleine et la nuit claire mais il ne se doutais absolument pas qu'un être humain aurait plus de mal que lui à voir dans l'obscurité.