En Terrain Neutre [ Suite du Marché Noir ]

Antarès, lieutenant des Purgateurs, pénétra dans le Snack-Bar et jeta un regard noir au patron derrière le bar en guise de salutation. Le patron ne comprit pas tout de suite pourquoi elle l'agressait dès son entrée, mais réalisa qu'elle était suivie par une personne qu'il avait vaguement vue mais dont il avait déjà entendu parler. Il arqua un sourcil en se rendant compte que le Lieutenant sanguinaire des Purgateurs était cordialement suivie par un Sauveur.

Antarès traça jusqu'à une table et s'y installa, pianotant nerveusement sur le bois brut de la table branlante.

" Tu es déjà venue ici, je suppose ? ", grogna Antarès à Barbara.

" Oui, bien sûr. Il faut dire qu'il n'y a presque plus que celui là d'ouvert. Bon choix ceci dit. "

Barbara s'assit à son tour et vérifia qu'aucun client ne se tenait trop près ou ne les fixe avec trop d'insistance, histoire qu'aucune oreille curieuse ne vienne les déranger.

" Alors Miss Chlo, raconte moi un peu. C'est quoi exactement l'idéologie des Purgateurs ? Je veux dire, en dehors de l'extermination de la race inférieure dont je suis une humble représentante. Essaie d'être précise, que je puisse me faire une vraie idée. "

Le ton de Barbara avait changé, elle était nettement plus amicale. Elle voulait sauter sur l'occasion de mieux connaitre ses ennemis, pas pour les vaincre plus facilement, mais pour enfin savoir s'il fallait les mépriser ou les respecter. C'était en effet un point qui la frustrait un peu car même si elle avait toujours choisi ses victimes avec soin, uniquement des mutants rendus violents et mégalomane par l'attrait du pouvoir, elle ne pouvait pas croire que tous étaient des monstres comme ceux qui avaient massacré toute sa famille.

" L'idéologie des Purgateurs ? "

Le barman posa deux consommations devant les deux femmes, une bouteille de bière pour le lieutenant des Purgateurs. Antarès se saisit de la boisson et porta le goulot à sa bouche, avalant une longue rasade du liquide ambré. Elle resta un instant silencieuse, les yeux dans le vague, comme si elle cherchait ses mots, ce qui n'était pourtant pas son cas. Elle aimait rester silencieuse, tout simplement.

" Il n'y a pas tellement d'idéologie. Ceux qui forment les Purgateurs sont tous rassemblés parce qu'ils partagent la même haine du genre humain, mais ceux qui montent en grade sont ceux qui ont d'excellentes raisons de haïr les hommes. Je fais partie de ceux-là. On croit tous que ceux qui commanditent les actions contre les hommes le font par pur plaisir alors qu'il en va autrement. Ce n'est pas parce que nous sommes du mauvais côté de la barrière, selon les Sauveurs, que nous sommes forcément des personnes qui tuons par plaisir. Nous éprouvons la nécessité de tuer quand cela peut servir nos objectifs, c'est à dire promouvoir la race des mutants. Ceux qui ont été admis chez les Purgateurs et qui tuent par plaisir de tuer sont en général des larbins, des larbins sous mes ordres, des chiens en laisse. Je n'éprouve pour eux qu'un dégoût sans nom car en tuant sans raison, ils s'abaissent au niveau des humains. Je les garde parce qu'on a besoin d'eux. Seulement par utilité, et parce qu'au fond, ce sont des mutants. "

Elle avala une nouvelle gorgée de bière.

" Pour ma part, je suis chez les Purgateurs parce que les hommes me répugnent. Ils n'ont aucune considération, sont intolérants et n'hésitent pas à faire le mal autour d'eux du moment que cela les aide. Ils sont égoïstes. Peut-être est-ce paradoxal que je dise ceci, étant donné que nous aussi, nous tuons pour servir nos objectifs, mais les humains ont le culot de faire des manipulations génétiques et quand ça ne leur plaît pas, ils jettent leurs expériences comme des déchets. Nous ne sommes pas des objets, nous sommes des êtres vivants. Les humains n'ont aucun respect pour nous, alors que la plupart d'entre nous sont le fruit d'expériences ratées génétiquement. Le genre humain a besoin de voir la vérité en face. "

Antarès fixait le vide, ses yeux étaient absents, elle avait parlé d'une voix atone, exposant ses propres sentiments comme si elle parlait avec l'un de ses subordonnés à qui elle aurait donné sa confiance, alors qu'elle avait en face d'elle un Sauveur et un humain, qui plus est. Antarès avait, d'ailleurs, sans faire attention, parler en disant le " genre humain " ; elle n'avait jamais dit " vous ", elle n'avait jamais inclu Barbara dans son discours, comme si elle la considérait comme différente.

Barbara avait commandé un banana split avec beaucoup de crême et de chocolat fondu. Même en plein milieu de l'après midi elle avait envi et besoin de reprendre des forces après un combat bref mais intense et puis, elle était gourmande de toutes façons. Elle resta un moment les yeux pétillants devant la coupe de sucreries.

" Heill Hitler ! "

Lança-t-elle à la cantonnade mais sans l'accompagner du geste quand Antarès eut fini son discours.

" Allons, Antarès ! Tu es trop intelligente pour ne pas te rendre compte qu'avec un discours pareil tu ne vaut pas mieux que ceux que tu combats avec tant d'acharnement. Il faudrait éliminer 90% des humains tout comme il faudrait éliminer 90% des mutants, la seule différence c'est qu'il n'y a qu'un mutant pour 100 humains, c'est tout. "

Bien que la Bullet Witch fut en train de savourer son dessert avec un plaisir non dissimulé, son ton se fit plus grave.

" Pour l'instant vous avez l'excuse de votre petit nombre pour être solidaire face à la masse de l'humanité mais que se passera-t-il quand vous nous aurez tous exterminé ou réduit en esclavage ? Vous allez commencer à vous battre entre vous, vous aurez le temps de vous montrer égoïste et intolérants même entre vous. Toi tu iras dans une forêt profonde avec des copains mutants animaux ou proche de la nature et tu feras la guerre aux mutants qui maitrisent l'énergie nucléaire et qui ont des pouvoirs polluants. "

Elle pris une brève pause en mangeant un morceau de banane plein de crême.

" Remarque, ça fera de la place une fois qu'il ne restera plus que les 10% de mutants bien. 10% de 1% de 10 milliards de bipèdes soit disant évolués. A peine 10 millions d'individus. Et puis tu me diras, même en gardant les bon humain, ça fait 110 millions d'individus, même pas deux fois la France. "

Elle éclata de rire.

" Tu vois un peu la logique là ? Tu crois pouvoir assumer ça ? "

" Ce que tu me décris là est pourtant ce qui se passe dans votre communauté. Vous ne vous faîtes jamais la guerre, vous, les humains ? "

Antarès avala une nouvelle gorgée de sa bière et la reposa sur la table avec une force inconsciente.

" Qu'importe ce que nous pensons, c'est ce qui se passe qui compte, non ? Tu me dis que tu cherches à comprendre ce qui nous motive, mais au fond, tu essaie de me résonner, moi, en m'expliquant que ce je pense n'a aucune logique ou alors que je suis assez intelligente pour me rendre compte que finalement, tout cela n'a aucun sens et ne mènera à rien. Tu as l'air de savoir ce qui se passera dans l'avenir, mais qui te dis que les mutants restants ne vont pas vivre en parfaite harmonie ? "

Antarès marqua une pause, le regard dans le vague, avant de reprendre, la voix lointaine :

" Je te l'accorde, c'est fort peu possible. Les mutants sont d'un naturel égoïstes, mais à qui la faute ? Nous avons tellement été chassés ou maltraités, négligés, que nous ne savons plus penser à autre chose qu'à notre propre survie. Que certains pensent comme moi, c'est rare, et ce parce que les mutants sont restés à la phase " vengeance ". Que tu me considères comme égale à ceux qui n'ont rien d'autre en tête que l'extermination pure et simple des humains, je m'en contre-fous. J'ai mon idéologie et mon passé avec ça. Je pourrais être autrement, mais je suis ainsi. Et tu ne le changeras pas avec de bonnes paroles. "

Son regard se fit dur et cette fois, la mutante le planta dans celui de son vis à vis.

" Tu es du côté des Sauveurs certainement parce que certains mutants se sont trouvés sur ton chemin et qu'ils n'ont pas été tendres avec toi. Je suis du côté des Purgateurs parce qu'on m'a presque ôté ma vie quand on a découvert que j'avais des pouvoirs que le commun des mortels ne pouvait posséder. Je ne te ferais pas passer du côté des Purgateurs parce que tu n'es, d'une, pas une mutante et, de deux, ton passé t'as fait rencontré les miens d'une manière peu engageante. Et tu ne me feras pas passer du côté des Sauveurs parce qu'il s'agirait de protéger ceux qui ont voulu me tuer. Bien entendu, certains Sauveurs, voire la plupart, sont des mutants, mais c'est dans leur caractère de leur pardonner. C'est dans le mien de ne pas oublier. Alors cesse de chercher à répondre à mon idéologie, qu'elle te paraisse illogique ou irraisonnée. Parce que tu ne feras que parler dans le vent et m'énerver plus encore. Nous sommes en terrain neutre et je tiens à le respecter. "

Un court silence, puis :

" De toute façon, la conception du bien et du mal dépend du point de vue. Au fond, tout cela n'est qu'une mélasse gluante. "

Barbara rejeta encore une fois en arrière sa mèche rebelle en écoutant Antarès avec attention. Ce qui l'amusa c'est que la jeune mutante se sentait critiquée alors qu'en fait elle l'aurait plutôt approuvée sur le principe : un monde débarassé des masses idiotes et violentes serait tellement plus agréable mais c'était hélas irréalisable.

" Tu m'as mal écouté chérie, je reproche justement aux humains d'être idiots, violents et cruels avec ce qu'ils ne comprennent pas. Ils déclenchent des guerres pour des raisons stupides et oublient la morale pour quelques billets... 90% bon à jeter je te dis ! "

Un généreux morceau de glace à la fraise disparut dans sa bouche avant qu'elle ne reprenne le cours de la conversation.

" Pour ce qui est de te raisonner... Non merci, même le plus acharné des psy s'y casserait les dents je crois ! Mais j'aime mieux ça que les lavettes sans caractère ou que les fortes têtes qui n'ont pas les moyens de l'être. "

Elle tapotait le bord de sa coupe avec sa cuiller sans y faire attention. En fait, elle aimait bien cette discution, parler avec quelqu'un d'intelligent, de cultivé et avec assez d'assurance pour soutenir ses opinions était un plaisir rare par les temps qui courraient.

" Tu sais, je serais très heureuse de me tromper au final. Et je t'admire d'avoir la force de tenter ta chance, je mélange pas tout loin de là ! Si je te prenais pour une dégénérée comme l'autre gros tas de tout à l'heure tu serais en train de nourrir les plantes d'une toute autre façon qu'avec tes pouvoirs crois moi. "

La Bullet Witch avait preque fini son dessert à présent mais cela n'était pas synonime de fin du débat pour autant. Elle se demandait si elle ne prendrait pas un soda pour tout faire descendre.

" Ouais, chacune est mal partie avec le camp de l'autre... On se ressemble assez au final : Belles, efficaces et malheureuses... Enfin, on se comprend. Mais ça serait pas mal si on pouvait trouver une troisième voie, une où on pourrait être amies. Tu es quelqu'un qui mérite de vivre et d'avoir sa chance, n'y vois aucune flatterie, c'est sincère. "

Elle prit une courte pause.

" Pardonner et oublier, pourquoi ? Pour que tu puisses te jouer de moi à nouveau ? C'est une citation d'un ami, je la trouve assez juste. Moi non plus, je n'oublie jamais. Et puis, je n'ai jamais parlé de bien ou de mal que je sache. Sur ce point, c'est toi qui as raison je pense. "

Barbara crut bon de finir avec une des insolences dont elle avait le secret.

" Bon Dieu, je crois que si j'étais lesbienne, je serais en train de mouiller ma chaise. "

Antarès arqua un sourcil, un rien sceptique.

" Je suis ravie de l'apprendre. Et ce n'est pas moi qui écoute mal, c'est toi qui ne choisis pas bien tes mots, chérie. "

Antarès avait finalement décidé de jouer le jeu de Barbara, un jeu qui l'amusait, finalement. Elle ne s'était jamais doutée qu'elle pourrait un jour sympathiser avec un Sauveur et surtout, que celui-ci désire trouver un troisième clan dans lequel elles pourraient être amies. Jusqu'ici, les Sauveurs, tout ceux qui l'avaient rencontrés, n'avaient eu d'autre idée que de la refroidir et, en réponse, c'était elle qui les avait envoyés bouffer les pissenlits par la racine. Et que cette femme lui dise une telle insolence qui trahissait évidemment d'autres pensées...

L'ombre d'un sourire survola les lèvres d'Antarès pour la première fois devant un Sauveur. Celle-là, elle n'avait pas à la chasser, pas temps qu'elle n'aura pas marcher sur ses plates-bandes.

" Il est étrange que nous nous parlions comme de vieilles amies mais, au fond, ce n'est pas si désagréable. A toi de me dire ce qui t'as poussé à choisir le camp des Sauveurs au lieu de rester un Neutre. "

Barbara sourit en voyant la réaction d'Antarès, assez fiere de son effet.

" Ouais, j'avais senti qu'on pouvait s'entendre. Bon, c'est mon tour les choses sérieuses on dirait... Alors, pour ma part, j'ai commencé ma carrière comme tueuse itinérante, j'arrivais dans une ville, je recherchais le pire mutant du coin, celui qui utilisait ses pouvoirs pour faire souffrir les autres et je l'éxécutais brutalement. "

Elle avait arrêté de jouer avec sa coupe de glace vide, l'air un peu plus sinistre, comme si elle racontait l'histoire de quelqu'un d'autre.

" Un soir que je courrais après un autre enfoiré survitaminé, j'ai rencontré le chef des Sauveurs. On va pas trop faire dans le détail mais il m'a expliquer l'idéologie de son groupe et il a réussit à me convaincre. C'est vrai, juste éliminer les mutants n'a aucun sens, ce sont des personnes, il leurs qualités et leur défauts comme n'importe qui. "

En parlant, elle retrouvait peu à peu le sourire et une flamme sembla naître dans ses yeux.

" Les Sauveurs veulent trouver une harmonies entre les humains normaux et les mutants. Vous me connaissez comme l'exterminatrice parce que je fais parti des seuls qui acceptent de faire ce sale travail. J'ai aussi abattu pas mal d'humains d'ailleurs, des extrémiste anti mutants la plupart du temps. "

La Bullet Witch s'enfonça dans sa chaise un passant sa main dans les cheveux, elle accorda un clin d'oeil à un jeune homme qui passait l'air de dire "laisse moi ton numéro si tu as pas peur que je te dévore" et elle continua son récit.

" Enfin, tu n'as pas connu la meurtrière psychotique que j'étais il y a quelques années. Bref, j'ai envie d'autre chose maintenant, même si l'objectif des Sauveurs et encore plus irréalisable que celui des Purgateurs. Voilà, tu sais tout. Pose des questions si tu veux des détails. Une bonne amitié se doit d'avoir des bases saines construites sur la vérité n'est ce pas ? "

" Je constate que les idéaux des Sauveurs sont assez utopiques. "

Au fond, Antarès ne s'était jamais vraiment intéressée aux motivations des Sauveurs. Animée par sa haine des humains, résultat de son éducation - on lui avait appris à ne faire confiance à personne et à ne s'attacher à personne - et de son rejet, elle avait tout de suite rejoint le camp du premier venu lui ayant exposé leurs motivations. Elle n'avait jamais cherché à comprendre les Sauveurs.

" Tu as été une meurtrière psychotique... C'est intéressant, comme information. Au fond, on se ressemble un peu. Avant de faire partie des Purgateurs, j'ai également anéanti toute personne qui s'approchait de chez moi. "

Elle s'adossa sur à son siège et croisa les bras. Un sourire carnassier étira ses lèvres.

" Et nous sommes toutes deux Lieutenant de nos camps respectifs. "

[ Désolée pour ce pauvre message mais je n'avais pas beaucoup d'imagination ]

[ C'est pas grave, tu auras d'autres occasions, je te fais confiance. ]

Barbara rendit son sourire à Antarès et imita sa posture, elles ressemblaient presque à des jumelles en train de faire un étrange jeu du mirroir.

" La folie meurtrière ouvre toutes les portes on dirait ! Mais si tu crois que j'accorde une importance à mon grade en tant que tel, tu te trompes lourdement. Mes liens et mon importance au sein de l'organisation sont tout autre. "

Elle laissa échapper un petit rire désabusé.

" On dirait que ce passage de ma vie t'intéresse. Je vais développer alors : A 17 ans, j'ai préparé une fête pour papa. Il venait d’obtenir une promotion dans sa boite. J'ai tout organisé dans les moindres détails : Resto, menu, tout ! La soirée se passait très bien, l’ambiance était bonne quand soudain un groupe de mutants fit éruption dans le restaurant. Ils tuèrent hommes, femmes, enfants et vieillards sans aucune distinction puis il commencèrent à piller les corps. C'était horrible quand j'y repense. "

Son regard sembla se voiler.

" J'ai survécu parce que j'étais prisonnière sous les corps des membres de ma famille. Dans cette cachette forcée, j'ai entendu les voleurs parler du massacre comme d’une collecte de fonds pour la libération des mutants. Après ça, j'ai du faire de l'hosto. Des psys ont fait leur blabla et leurs analyses. On m'a osculté sous tout les angles mais dès que j'ai pu signer une autorasation, j'ai dit "tchao les nazes" ! Et bon vent. "

La bullet Witch fit un geste négligeant de la main pour illustrer son propos, et son mépris des psychanalistes.

" Après je me suis engagé dans l'armée et j'ai passé les tests pour entrer dans les forces d’interventions spéciales. J'ai tout obtenu haut la main mais j'avais personne pour me féliciter. A cette époque, j'ai développé un syndrome étrange : j'aimais l'odeur de la poudre et le bruit des explosions, c'était presque sexuel. J'ai décidé de ne pas renouveler mon foutu contrat avec l’armé et j'ai commencé mon oeuvre de destruction.

Elle passa sa main sur son cou. Elle avait la gorge serrée mais elle se devait de finir son récit.

" Certes je choisissais mes proies avec soin : des ordures, des violeurs, tout ça, tout ça... Mais reste que je me montrais outrancièrement violente et sadique. Je vivais seule, sans rien. Je parlais à mes armes et je leur ai même donné à chacune un petit nom. Sans parler des choses inavouables que j'ai pu faire avec ! Et puis il y a l'hygiène approximative quand tu planque des jours pour chopper ta cible ; les fois où il n'a rien sur lui et où tu dois dormir dehors et pointer au secour populaire pour avoir de la bouffe... "

Elle regarda la jeune mutante droit dans les yeux.

" Avant d'entrer chez les sauveurs, j'étais sur le point de devenir une vrai sauvageonne. Une bête humaine assoiffé de sang. Je suis morte une première fois il y a 8 ans, j'ai goûté à tous les délices empoisonnés de l'Enfer et je suis revenu pour raconter. "